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1710. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Les grands poëmes indiens de deux cent mille vers ; Homère, en Grèce ; Les Saga, des nations septentrionales ; L’Edda, de l’Islande ; Les Romanzeros espagnols ; Antar, roman poétique de l’Arabie ; Les chants de Roland, en France ; Les ballades héroïques de l’Angleterre ; Les poëmes de Dante et du Tasse en Italie, plus tard ; Enfin, les Nibelungen de l’Allemagne en sont partout des preuves et des exemples. […] Cela ne ressemble qu’à soi-même ou plutôt pour s’en faire une juste image, il faudrait rassembler dans le même cadre les scènes tragiques d’Homère au siége de Troie, et les délicieuses aventures du roman de Daphnis et Chloé.

1711. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Ce livre n’a pas eu le même succès que le roman de Caleb Williams, parce qu’on n’y retrouve pas le même talent. […] Mœurs de nos aïeux, peinture des anciens jours, poésie, romans même, nous avons tout intéressé à notre cause. […] Ce roman est compris dans les études poétiques de la dernière partie : on y retrouve tout le talent qu’on aime dans Atala.

1712. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Vie enchantée, à vingt ans ; le bonhomme Scarron, dans un livre qui ne vaut pas le bruit qu’il a fait dans son temps, a livré aux sarcasmes du bourgeois ce qu’il appelait Le Roman comique ; un grand poète, en revanche, a écrit, de nos jours, ce poème de la vie errante, et Wilhelm Meister et Mignon nous ont fait oublier La Caverne et la Rancune. […] Quand vint Molière, le Français n’était guère à la mode dans nos livres, dans nos tableaux, dans nos romans, même au théâtre. […] L’homme qui a laissé après lui tant des choses qui ne peuvent pas mourir : Marianne, l’un des plus aimables romans de notre langue, et des comédies telles que Les Fausses Confidences et Les Jeux de l’amour et du hasard, est à coup sûr un romancier et un auteur dramatique, digne de tout notre intérêt et de toute notre étude.

1713. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Plusieurs de ses livres ne sont plus que le roman de la physique. […] C’est à ce sujet que Jean de Meun, dans son roman de la Rose, dit : Estre banni de ce royaume, A tort comme fut maître Guillaume De Saint-Amour, qu’hypocrisie Fit exiler par grande envie. […] Point ne prétends en critiquer le stile, Et point ne veux en blasonner le plan ; Mais, Berruyer, si tu voulois me croire, Il te faudroit, au beau titre d’histoire, Substituer le titre de roman. […] Mais, repliqua la duchesse, elle lui nuira bien davantage, actuellement qu’elle est devenue un roman.

1714. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

Cette idée, Rousseau l’a tirée tout entière du spectacle de son propre cœur410 : homme étrange, original et supérieur, mais qui, dès l’enfance, portait en soi un germe de folie et qui à la fin devint fou tout à fait ; esprit admirable et mal équilibré, en qui les sensations, les émotions et les images étaient trop fortes : à la fois aveugle et perspicace, véritable poète et poète malade, qui, au lieu des choses, voyait ses rêves, vivait dans un roman et mourut sous le cauchemar qu’il s’était forgé ; incapable de se maîtriser et de se conduire, prenant ses résolutions pour des actes, ses velléités pour des résolutions et le rôle qu’il se donnait pour le caractère qu’il croyait avoir ; en tout disproportionné au train courant du monde, s’aheurtant, se blessant, se salissant à toutes les bornes du chemin ; ayant commis des extravagances, des vilenies et des crimes, et néanmoins gardant jusqu’au bout la sensibilité délicate et profonde, l’humanité, l’attendrissement, le don des larmes, la faculté d’aimer, la passion de la justice, le sentiment religieux, l’enthousiasme, comme autant de racines vivaces où fermente toujours la sève généreuse pendant que la tige et les rameaux avortent, se déforment ou se flétrissent sous l’inclémence de l’air.

1715. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

. — « Vers 1750, dit Voltaire524, la nation rassasiée de vers, de tragédies, de comédies, de romans, d’opéras, d’histoires romanesques, de réflexions morales plus romanesques encore, et de disputes sur la grâce et les convulsions, se mit à raisonner sur les blés. » D’où vient la cherté du pain ?

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