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916. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

Les Romains, en portant partout la guerre, et en rassemblant toutes les nations sous le même joug, comme les œufs d’une seule couvée, préparaient l’univers à la prédication universelle de l’Évangile.

917. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

Trois grands hommes sont morts la même année, et ont laissé chacun un nom immortel, qui se rattache à un ordre différent d’idées : le dernier des Grecs, Philopœmen, enveloppé dans la gloire du guerrier qui défend ses foyers ; Scipion, qui venait de donner aux Romains le sceptre de la domination universelle ; et le plus grand des hommes de guerre qui ait jamais paru, Annibal, survivant, au sein de l’exil, à une patrie qu’il ne peut sauver.

918. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

— a écrit tout un livre sur le meilleur thème à déclamation pour les lourdauds de l’impiété, et il n’a pas déclamé une seule fois contre la sainte Église romaine, et il a inventé un prêtre plein de faiblesses, hélas !

919. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

Babou est né entre Toulouse et les Pyrénées, dans ce pays où la domination romaine a laissé des traces aussi profondément enfoncées que les casques, les épées et les grands ossements — grandia ossa — qu’on y retrouve dans le sol, et ce sont ces vestiges d’une influence païenne, qui ont résisté à quatorze siècles de christianisme, que l’auteur des Païens innocents a voulu peindre.

920. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Eudore, nommé commandant des contrées armoricaines, est averti d’un complot tramé contre les Romains par les prêtres gaulois et par la prophétesse Velléda. […] oui, c’est cela, les Romaines auront épuisé ton cœur ! […] Je comprends que l’on s’attache à ce qui reste de l’acropole d’Athènes, du forum romain, ou de la petite ville de Pompéi. […] Sans compter que, il y a cent ans, la gloire des Grecs et des Romains, rajeunie par la Révolution et l’Empire, était plus vivante dans les esprits. […] L’empire romain était gardé par cent cinquante mille hommes, et César n’avait que quelques légions à Pharsale.

921. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Si Corneille, rompu aux mœurs romaines, eût été prié de créer Alceste ou Célimène, je pense qu’il se fût récusé, et il aurait bien fait. […] Bien que le stoïcisme romain, la vertu antique de Mordaunt domine réellement le livre, cependant les incidents y sont trop multipliés, les transitions trop brusques, et, comme on l’a dit justement dans la patrie de l’auteur, trop Ariosto-like. […] Sans doute il était poétiquement possible d’accepter plus franchement la donnée catholique ; sans sortir des limites de l’orthodoxie, l’imagination avait encore devant elle un champ assez vaste ; renfermée dans le cercle inflexible de la loi romaine, la lutte du prêtre et de l’homme n’aurait pas été moins terrible et moins poignante ; loin de là. […] Les dames romaines ne rougissaient pas de s’asseoir au cirque, et les femmes de Paris, qui se pressent aux exécutions capitales, n’ont pas le droit de jeter la pierre aux femmes de Madrid. […] Il y a des moments où la conversation lui porte à la tête comme le punch ; il est ivre de sa parole et ne veut plus s’arrêter ; il se drape dans son monologue comme un confident de la Comédie-Française dans le lambeau de laine rouge que figure la pourpre romaine.

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