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471. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre premier. L’idée force du monde extérieur »

Il est clair que tout objet est pour notre conscience et dans notre conscience : il est représenté. […] Mais cet appétit ne dit pas encore moi, ne se représente pas en opposition et en séparation avec un monde extérieur.

472. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre II. Le Bovarysme comme fait de conscience son moyen : la notion »

Le milieu social, représenté par l’éducation, fait-il apparaître dans le miroir de la conscience, parmi toutes les images-notions dont il est détenteur, celles aussi qui sont propres à susciter l’activité dans le sens où l’hérédité l’incline, l’individu va se réaliser dans les conditions qui lui sont le plus favorables. […] En est-il autrement, les notions et les images étrangères sont-elles représentées dans le miroir de la conscience, sous des dehors plus séduisants, avec plus de force et plus d’éclat, que les images et les notions appropriées aux aptitudes héréditaires, l’énergie va se trouver divisée avec elle-même.

473. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — II. La versification, et la rime. » pp. 257-274

Il les représenta se donnant la torture pour un mot, les yeux étincelans, les ongles rongés, faisant mille gestes convulsifs & ridicules pour amener des idées. […] On représenta les vers comme l’ame de la poësie, comme le point de réunion de toutes les beautés enfantées par la véritable verve, comme la source du pouvoir magique d’Amphion & d’Orphée.

474. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Maintenon » pp. 27-40

Si admirablement élevés qu’aient été nos officiers sortis de Saint-Cyr depuis 1805, — et même en raison de cette éducation militaire qui passe l’uniforme à l’esprit, — ils ne représentent pas la société de leur temps dans toutes ses nuances, comme ces belles jeunes filles, qui touchaient, elles, par tous les points de leur éducation et de leur vie, à toutes les idées et à tous les sentiments du xviie  siècle, représentent celle du leur et la traduisent à l’imagination charmée.

475. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sophie Arnould »

Ils s’abandonnent… Ils ont, pour le xviiie  siècle, l’amour, comme on le représentait précisément au xviiie  siècle, avec le bandeau mythologique qu’on lui nouait alors autour de la tête, — ce bandeau à travers lequel on voit ce qu’on aime et on ne voit pas ce qu’on n’aimerait plus, si on le voyait ! […] Elle y est représentée les yeux en l’air, pâmés sous un front sans sourcils, la bouche ouverte (chantant probablement), et il est impossible d’être moins que dans ce portrait la Sophie Arnould que l’imagination se figure.

476. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

disait un jour une pauvre femme toute en larmes devant une grossière enluminure qui représentait la Passion de Notre-Seigneur. L’artiste catholique note de pareils cris quand il les entend, et le penseur sait ce qu’ils contiennent… Les gravures du livre de l’abbé Brispot, au nombre de cent vingt-huit, représentent les scènes les plus solennelles et les plus pathétiques du passage du Fils de Dieu sur la terre.

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