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1790. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

La faim le prit ; il fut tout heureux et tout aise De rencontrer un limaçon.

1791. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Mais en attendant ce résultat funeste, que la Critique doit montrer de loin à Gustave Doré pour qu’il s’efforce de l’éviter, il s’est rencontré que la manière du jeune artiste, de ce créateur, difficile à classer, qui se joue des formes en leur communiquant la vie, a trouvé son emploi le plus heureux dans les Contes drolatiques de Balzac.

1792. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

Le droit naturel des gens est sorti des mœurs et coutumes des nations, lesquelles se sont rencontrées dans un sens commun, ou manière de voir uniforme, et cela sans réflexion, sans prendre exemple l’une de l’autre.

1793. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Et, si vous aimez les rapprochements, voici quelques lignes qu’on ne s’étonnerait pas de rencontrer sous la plume de Mme de Staël : Je sais qu’il y a plusieurs personnes qui disent que la raison et les passions sont partout les mêmes ; cela est vrai ; mais elles s’expriment diversement. […] Ils ont d’ailleurs tout naturellement plus de confiance en eux-mêmes… Ils en avaient du moins alors, ayant rencontré moins de résistances autour d’eux, plus de déférence et plus de soumission. […] J’insiste sur ce point, parce que la plupart des historiens de la littérature — pour se donner à eux-mêmes des facilités de composition plus grandes, — non seulement, quand ils rencontrent un grand écrivain sur leur route, et eût-il, comme Voltaire, écrit soixante ans, ils l’expédient ; mais encore ils nous reprochent de le diviser, comme si son œuvre, mêlée à la vie et à l’œuvre de ses contemporains, n’en avait pas reçu autant qu’elle leur a donné. […] Chateaubriand avait dit : « Ce sont deux beaux poèmes que la Jérusalem et le Paradis perdu » ; et, pour le prouver, il avait montré qu’il s’y Rencontrait des « beautés » analogues à celles que l’on admire dans l’Énéide ou dans l’Iliade, c’est-à-dire, après tout, des beautés conformes à l’éternel bon goût. […] Supposez un grand talent de moins, supposez le monde ou mieux le miroir magique d’un seul vrai poète brisé dans son berceau à sa naissance, il ne s’en rencontrera plus jamais un autre qui soit exactement le même ni qui en tienne lieu.

1794. (1922) Gustave Flaubert

En janvier 1843, quelques jours avant les Burgraves, il y rencontra Victor Hugo. […] Il parle peu, à l’air d’observer et de ne vouloir rien lâcher ; il est poli et un peu guindé20. » Dix ans avant, dans ce même atelier de Pradier, Hugo avait rencontré Juliette Drouet. […] Quant à l’ami (qui fut aussi, quoi qu’on en ait dit, l’ami utile) il le rencontra quelques jours après son entrée chez Pradier, en mars 1843, chez Ernest Lemarié, un ancien camarade du collège de Rouen. […] Flaubert ne pouvait l’avoir rencontrée chez Pradier qu’en 1846. […] Ainsi Bouvard et Pécuchet n’existent que du jour où ils se sont rencontrés, du jour où ils sont deux : schème pur, dans le grotesque, du caractère grégaire qui fait le fond de l’humanité.

1795. (1881) Le roman expérimental

Dans les corps vivants, les phénomènes sont d’une complexité énorme, et de plus la mobilité des propriétés vitales les rend beaucoup plus difficiles à saisir et à déterminer. » Que dire alors des difficultés que doit rencontrer le roman expérimental, qui prend à la physiologie ses études sur les organes les plus complexes et les plus délicats, qui traite des manifestations les plus élevées de l’homme, comme individu et comme membre social ? […] Il rencontra Magendie, qui en fit son élève préféré. […] Je pourrais citer, de nos jours, des écrivains dont le tempérament littéraire paraît tout opposé, et qui se rencontrent et communient ensemble dans la formule naturaliste. […] Si le mouvement naturaliste n’avait pas rencontré sur les planches un terrain aussi difficile, aussi encombré d’obstacles, il s’y serait déjà produit avec l’intensité et le succès qu’il a eus dans le roman. […] Certes, monsieur, de cette façon, nous ne nous rencontrerons jamais.

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