. — De la croyance de ses contemporains à la sorcellerie ; — et que les protestants n’y croient pas moins fermement que les catholiques ; — Comment Bodin concilie-t-il sa croyance aux sorciers avec son scepticisme religieux ? […] Peu de livres ont été plus souvent réédités que l’Introduction à la vie dévote. — Quant aux Œuvres complètes, il y en a deux bonnes éditions, mais que remplace dès à présent celle qui se publie en ce moment même « par les soins des religieuses de la Visitation du premier monastère d’Annecy », et dont il a déjà paru huit volumes ; Annecy, imprimerie Niérat.
Mais si les dogmes religieux, le ton des prophètes, et l’héritage des pères de l’église, ont prêté des trésors à cet éminent esprit, considérons, dans un autre écrivain, jusqu’où va le génie par ses propres forces, et soutenu par les contemplations de la nature seule. […] Nous pourrions faire une quatrième division de la tragédie sacrée : mais elle se confond avec la fabuleuse, parce qu’elle est fondée comme elle sur les traditions religieuses dont les unes sortent de la mythologie et les autres de l’écriture sainte, et que leur essence est le divin et l’inexplicable. […] Néanmoins ces ouvrages témoignent encore que l’origine de la poésie et sa tendance sont toujours religieuses : la crédulité de nos pères en l’appliquant à la passion du Seigneur, aux larmes de la Vierge et des saints, obéissait au même penchant que les Grecs, jaloux de se représenter les pieuses fables de la mythologie, objet de leur croyance. […] Le second, citoyen valeureux et sensible, consacre les malheurs des augustes familles, les héros victimes des passions et de la fatalité, et les rois léguant leurs tombeaux aux cités de la Grèce, religieux monuments qui devaient, dans leur opinion, en protéger la durée. […] Ces derniers, sans avoir tenté les moindres épreuves du théâtre, furent prompts à nommer barbares et novateurs ceux qui ont voulu soumettre les préceptes à la discussion pour les adopter sciemment, et qui, ne les recevant pas avec un aveuglement religieux, refusent de croire que des nations entières soient stupides pour suivre des dogmes différents.
* * * « Si Mme de Créquy, cette femme d’aperçu et qui savait si nettement styler sa pensée, avait cru jamais que juger les hommes c’était donner le sucre de la confiance à ces grands enfants qui se permettent la fatuité, ou se prendre pour eux de compassion intellectuelle, nous n’aurions jamais retrouvé ce volume de lettres savoureux et sain, où la rigueur de la raison et la brusquerie de la vérité se mêlent délicieusement à la svelte légèreté du tour et au charme calmant d’une religieuse tristesse. » (Macaroni à la d’Aurevilly servi sur la table de M. […] Ce catéchisme est fait sur le modèle du catéchisme religieux […] Louis Enault a publié un roman religieux dans le Constitutionnel : la Bourgeoise de Prague.C’est un écrivain qui se destine au couvent. […] Proudhon et les femmes Il existe un étrange recueil intitulé : la Revue philosophique et religieuse. […] Les habitués des cabarets de Teniers ne peuvent être de sa société, tandis qu’il se trouve dans un milieu comme il faut et approprié à son rang social lorsqu’il fraye avec les personnages historiques, mythologiques, religieux et quelques belles femmes déshabillées.
J’ai une prédilection pour ces volumes de Michelet vieillissant, soit qu’il raconte ce grand mouvement de la Réforme, venu des « profondes Allemagnes », qui s’insinue en France, s’y répand, s’y aigrit avec Calvin, s’y corrompt d’intrigues, s’y étale en flaques de sang, y bouillonne en guerres religieuses, parvient à s’y établir, à y séjourner, et plus tard, durement tari, finit aux dragonnades des Cévennes, aux galères de Marseille, aux exils de Hollande. […] Au fond, pour lui, le poète n’est pas seulement un solitaire créateur de beauté, c’est aussi un missionnaire d’idées, non seulement d’idées esthétiques, mais encore d’idées morales, religieuses et philosophiques. […] Dans la solitude, les songeries sociales, historiques, philosophiques ou religieuses qui le hantaient prirent leur forme la plus expressive. […] Dans ce volume, « Plaisir sacré » est associé à deux autres textes (« Catholicisme » et « De même ») pour former la partie titrée « Offices », relative aux cérémonials « religieux ». À plusieurs reprises, Mallarmé a usé d’un lexique religieux pour décrire ces concerts du dimanche : il les qualifie, par exemple, de « vêpres dominicales de la symphonie » (« Parenthèse », dans ibid.
Que restera-t-il un jour de nos diverses croyances religieuses et morales ? […] « La superstition, écrivait-il, est la poésie de la vie. » À l’origine, il est vrai, les mythes religieux ont eu leur poésie ; mais c’est qu’ils étaient, après tout, un premier essai d’explication. […] L’homme intelligent en vient donc à dédaigner les jouissances trop grossières et trop animales, par exemple l’amour purement physique, non enveloppé et voilé sous la foule des idées morales, religieuses ou philosophiques. […] On croyait jadis à la beauté absolue, comme on croyait au bien absolu, au vrai absolu ; de là, suivant un de nos « naturalistes », le culte classique et religieux de cette forme absolument parfaite qu’exige la poésie. […] La révolution poétique de la première moitié de ce siècle s’est faite dans la pensée bien avant de se faire dans la forme : des idées philosophiques, religieuses, sociales, inconnues jusqu’alors des poètes, éclataient au beau milieu de ces tranquilles alexandrins que Delille attachait deux à deux, le matin, couché dans son lit bien chaud, fenêtres closes, en attendant que sa nièce lui apportât ses vêtements.
Philippson, La Contre-révolution religieuse au xvie siècle, Paris et Bruxelles, 1884 ; — Dejob, De l’influence du concile de Trente sur la littérature, Paris, 1884. […] 2º La Formation de la doctrine. — De l’importance du jansénisme dans l’histoire des idées religieuses ; — de la littérature française ; — et de la politique. — Acharnement encore actuel de tout un parti contre lui. […] Ranke, Histoire de la Papauté] ; — la concentration du catholicisme sur lui-même ; — et la renaissance de la ferveur religieuse dans les dernières années du xvie siècle. — Du molinisme [qu’il ne faut pas confondre avec le molinosisme] ; — et comment il semble avoir accrédité l’idée que nous serions les maîtres de nos destinées. — C’est en travers de cette « corruption » du christianisme que se mettent Du Vergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran [1581 ; † 1643], et Jansénius ou Janssen [1585 ; † 1638]. — Premiers écrits de Saint-Cyran. — La Question royale, 1609 ; — l’Apologie pour Henri… de la Rocheposay, évêque de Poitiers, 1615. — Rencontre de Saint-Cyran et d’Arnauld d’Andilly, 1620 ; — leurs relations avec les Pères de l’Oratoire ; — la Réfutation de la Somme du Père Garasse, 1626 ; — la publication du Petrus Aurelius, 1631 ; — translation à Paris du Port-Royal des Champs, 1626. — Saint-Cyran, directeur de Port-Royal ; — son embastillement en 1638 ; — Jansénius fait paraître son Augustinus en 1641. […] 2º Les Arnauld, et en particulier Antoine Arnauld [Paris, 1612 ; † 1694, Bruxelles]. — Une lettre de Balzac sur les Arnauld : « Tout raisonne, tout prêche, tout persuade en cette maison… et un Arnauld vaut une douzaine d’Épictètes. » — Les origines de la famille. — Militaires, administrateurs, hommes de cour, prêtres et religieuses. — Arnauld d’Andilly, le père du ministre Pomponne et l’auteur des Mémoires [1588 ; †1674] ; — Angélique Arnauld, la réformatrice de Port-Royal [1591 ; † 1661] ; — Agnès Arnauld, l’auteur des Lettres [1593 ; † 1671] ; — Antoine Arnauld, celui que ses contemporains ont, avec Louis XIV seul, appelé du nom de Grand. […] Les Lettres de direction, presque toutes adressées à des religieuses, et dont les plus importantes sont les Lettres à la sœur Sainte-Bénigne [Mme Cornuau] et les Lettres à Mme d’Albert de Luynes, ont été publiées, les premières en 1746 et 1748, les secondes en 1778.