Collé, qui raconte l’histoire, la savait de bonne source, et il y applaudit en homme qui est un peu de cette race. […] Pourtant il n’y a pas à se le dissimuler, c’est afin sans doute de mieux se tenir au niveau de l’humaine nature que Gil Blas n’a pas le cœur très haut placé : il est bon à tout, médiocrement délicat selon les occurrences, valet avant d’être maître, et un peu de la race des Figaro. […] C’est en cela qu’il se distingue profondément du xviiie siècle, et qu’il se rattache à la race des bons vieux railleurs d’autrefois. […] Joubert, pensait à ce manque d’idéal chez notre auteur, quand il a laissé tomber ce jugement sévère : « On peut dire des romans de Lesage qu’ils ont l’air d’avoir été écrits dans un café, par un joueur de dominos, en sortant de la Comédie. » Mais nous touchons là aux antipathies qui séparent nettement deux races d’esprits : ceux qui préfèrent le naturel à tout, même au distingué, et ceux qui préfèrent le délicat à tout, même au naturel.
Ainsi nous avons acquis intuitivement l’intelligence des Races et de la Cité. […] Là se consomme la destinée des races.
Je sais donc quelles images de l’Angleterre se sont imprimées dans des intelligences plus puissantes que la mienne, mais, après tout, de même race et de même culture. […] Principaux signes caractéristiques : race sanguine, rosbif, gin, thé, orgueil insulaire, sport, canotage, lawn-tennis, la plus puissante aristocratie du monde, keepseakes, home, parlementarisme, loyalisme, politique féroce, respect du passé, esthètes, sentiment religieux, bible, armée du salut, dimanche anglais, hypocrisie anglaise, etc.
La race la moins cultivée sera infailliblement supprimée, ou, ce qui à la longue revient au même, rejetée au second plan par la race la plus cultivée.
Leur pensée qui nous accapare défigure l’esprit de la race. […] Ce sculpteur, ce peintre et ce romancier sont, en quelque sorte, dans ce temps, les extraordinaires descendants de cette race traditionnelle à laquelle ont appartenu Rabelais, Puget, Poussin, Denis Diderot, Balzac !
Une bonne part de l’invention romanesque dont la littérature italienne de la Renaissance a tiré profit est l’œuvre des conteurs français du moyen âge, et le thème des épopées, commun au pays de race franque, germanique et normande, s’est développé dans l’Ile de France, où se résume à cette époque, du ixe au xiie siècle, l’effort original d’une mentalité humaine qui ne doit encore que peu de chose à la culture antique. […] Parmi les arts plastiques, la sculpture est celui où le génie de notre race s’est toujours montré excellent.