Par une sorte d’abstraction, dont la jouissance est cependant réelle, on s’élève à quelque distance de soi-même pour se regarder penser et vivre ; et comme on ne veut dominer aucun événement, on les considère tous comme des modifications de notre être qui exercent ses facultés et hâtent de diverses manières l’action de sa perfectibilité. […] L’imagination qui est restée la même, quoiqu’on ait éloigné d’elle ce qui semblait l’enflammer, pousse à l’extrême toutes les chances de l’inquiétude ; dans son isolement elle s’entoure de chimères ; l’imagination dans le silence et la retraite, n’étant frappée par rien de réel, donne une même importance à tout ce qu’elle invente.
Berthelot l’ait mis sur la voie d’une conception scientifique de l’univers ; — comme un rationaliste sans aucune trace d’esprit catholique réel. […] J’entends qu’on veut trouver entre ces deux romantiques une réelle divergence d’éthique.
Ce n’est plus la réalité même, dit-elle, qu’elle recomposera, mais seulement une imitation du réel, ou plutôt une image symbolique ; l’essence des choses nous, échappe et nous échappera toujours, nous nous mouvons parmi des relations, l’absolu n’est pas de notre ressort, arrêtons-nous devant l’Inconnaissable. […] Un des principaux objets de cet Essai était en effet de montrer que la vie psychologique n’est ai unité ni multiplicité, qu’elle transcende et le mécanique et l’intelligent, mécanisme et finalisme n’ayant de sens que là où il y a « multiplicité distincte », « spatialité », et par conséquent assemblage de parties préexistantes : « durée réelle » signifie à la fois continuité indivisée et création.
À la suite des fiefs roturiers personnels, vinrent les réels. […] Les plébéiens qui reçurent alors le domaine bonitaire des champs que les nobles leur avaient assignés, et qui furent dès lors sujets à des charges non-seulement personnelles, mais réelles, durent être désignés les premiers par le nom de mancipes, lequel resta ensuite à ceux qui sont obligés sur biens immeubles envers le trésor public.
En un mot, nous avons quelque conscience concrète et spontanée des relations réelles avant d’en avoir la pensée abstraite et réfléchie. […] Ici, en effet, l’objet ne se distingue pas de la sensation, puisque c’est la sensation seule et non autre chose qu’il s’agit de saisir : c’est l’ombre projetée sur le mur de la « caverne » qui est ici seule en cause, et cette ombre, comme telle, est aussi réelle que les corps qui la projettent. […] La vérité de la sensation n’est qu’un point : voilà sa réelle infériorité. […] Si mes idées et mes désirs agissent non seulement sur mon propre monde, mais encore sur le monde d’autrui, j’admets alors que mon idée n’est pas seulement un songe, pas même un songe bien lié, mais qu’elle a une action réelle, qu’elle est effective et conséquemment objective. […] Pour cela nous n’avons qu’un moyen : agir et nous mouvoir selon notre idée, afin de voir si elle est une force capable de conséquences pratiques dans le monde réel.
… D’un cri de liberté Jamais, comme mon cœur, mon vers n’a palpité ; Jamais le rhythme heureux, la cadence constante, N’ont traduit ma pensée au gré de mon attente ; Jamais les pleurs réels à mes yeux arrachés N’ont pu mouiller ces chants de ma veine épanchés ! […] Mme Tastu, par cela même que son talent porte sur une sensibilité toute réelle, doit être prise dès le début de sa vie, et nous la suivrons d’abord pas à pas. […] Ces deux dames, Mme Émile de Girardin et Mme Tastu, depuis leur application au réel, ont essayé quelquefois de mettre la poésie à la portée de l’enfance et de lui faire parler le langage de la morale ou de la prière.