Michel Nicolas, je me suis adressé à lui-même pour avoir les moyens, à mon tour, de remonter directement aux sources ; j’ai questionné par lettres des membres de la famille de Jean-Bon qui avaient gardé des récits de tradition orale ; j’ai reçu, de Montauban, la communication de pièces originales et rares, difficiles à retrouver29. […] Le récit émoussé et assez vague de l’honnête Mathieu Dumas nous a ouvert un jour sur les circonstances locales qui enflammaient et attisaient les passions. […] Assez d’écrivains, pressés de donner, comme les récits de la vérité, les rêveries de leur esprit ou les préventions de leur cœur, ont publié des ouvrages, prétendus historiques, de cette grande crise politique.
Lefebvre, a été reproduite et accentuée par lui à diverses reprises avec beaucoup d’énergie et en des pages très-heureuses : « Plus que jamais, dit-il dans son récit, au moment des complications qui surgirent en Italie par suite des résistances du Pape dès les premiers mois de 4806, — plus que jamais nous croyons qu’après les trophées de Marengo et de Hohenlinden il eût été d’une bonne politique pour le premier Consul de ne point s’engager à fond dans les affaires d’Italie, et que la tâche de réduire l’Angleterre, d’affermir nos conquêtes sur le Rhin et l’Escaut, suffisait pour remplir, pour glorifier la vie d’un grand homme et absorber les forces d’une génération. […] Les événements avaient marché plus vite que sa pensée, et son ambition ne faisait, pour ainsi dire, qu’exécuter les arrêts de sa fortune. » Et dans le récit où il a résumé les préliminaires et les causes de la guerre de Russie en 1812, il ne voit dans cette entreprise, de la part de la France, que « le dernier terme de ce vaste système de conquête et de prééminence qui a son point de départ dans le traité de Campo-Formio et qui fut reproduit plus tard dans celui de Lunéville. » Napoléon n’avait point fondé ce système, il l’avait pris à son compte et avait mis son génie et sa gloire à le faire triompher ; la Révolution, devenue toute guerrière, voulait sa revanche sur l’Europe : la partie une fois engagée sur ce pied, de revanche en revanche l’enjeu avait grossi toujours : « Il y a un fait capital, répétait M. […] Varnhagen d’Ense, le mari de la célèbre Rahel, avait entre les mains une lettre de M. de Metternich où se trouvait le récit détaillé du premier effet causé à Vienne par le retour de l’île d’Elbe en 1815.
Par-là, comme par ces Souvenirs que je rappelais, il nous conduit à des ouvrages qui sont tout juste l’opposé de ceux dont je me suis occupé au commencement de ce chapitre, aux mémoires, aux lettres, aux récits et impressions de voyages. […] Pour les récits de voyages, qui se rattachent tantôt aux Lettres et plus souvent aux Mémoires, les meilleurs sont des œuvres d’art, comme les deux livres de Fromentin sur l’Algérie, ou le Voyage aux Pyrénées de Taine, ou ces exquises Sensations d’Italie qu’a données M. […] Il semble que le public soit las de fictions et savoure la certitude de la réalité des récits et descriptions que ces sortes d’écrits lui offrent.
À tel chapitre vanté d’un roman moderne, on opposerait un récit de Xavier de Maistre. […] Jeanne d’Arc, récit de Michelet. — Très grand effet. […] Et en effet encore, la fable pour La Fontaine n’a été le plus souvent qu’un prétexte au récit, au conte, à la rêverie ; la moralité s’y ajuste à la fin comme elle peut.
Un Dictionnaire de ce dernier genre devroit présenter un récit abrégé des principaux événemens arrivés sur notre Globe, & celui de M. de Lacroix ne contient que des Anecdotes & des bons mots.
Ce récit, qui ne comprend pas moins de 352 pages, m’a paru court. […] La verve de ce récit est un peu trop exempte d’émotion. […] Les récits de M. […] Pourtant, son premier livre est un récit de voyage, de même que le premier ouvrage de M. […] Nous pouvons maintenant apprendre, par des récits dignes du sujet, l’histoire de l’art dans l’antiquité.