Je n’ai jamais pu lire ce ravissant exorde en récit du Décaméron de Boccace, sans y voir une fidèle image des bienfaits de la mémoire. […] Veut-on lire ces récits dans leur candeur, on les lira dans les évangélistes. […] XXIV En relisant ces poèmes, nous rencontrons à chaque parabole ou à chaque récit des pages de cette perfection de langue et de cette onction d’âme. […] Le foyer et le champ, les récits de l’aïeul, Tout ce qui pour le cœur compose la patrie, Tous ces trésors que j’aime avec idolâtrie, Cher pays de Forez, je les tiens de toi seul. […] L’aïeul, à leurs propos, s’égaye et nous contemple : En mes leçons, toujours, je le prends pour exemple ; Mon récit en appelle à ses récits anciens ; Il parle, et de mes bras on vole dans les siens ; Avec des cris joyeux on l’entoure, on le presse ; À toute question répond une caresse ; Vers leurs lèvres son front se penche avec douceur… Et moi !
Un récit qui nous l’eût expliqué n’eût pas rendu Néron plus aimable ; mais il nous eût appris par quelle dépravation une société, devenue incapable d’une liberté réglée, se rend tout à la fois la complice et la proie d’un de ces despotismes monstrueux auxquels on ose à peine croire, même sur la foi d’un Tacite. […] Voilà les faits, de nature si diverse, que nous avons vus analysés et décrits avec une précision supérieure, parmi d’attachants récits, dans des ouvrages dont la civilisation moderne et la révolution d’Angleterre ont fourni les sujets. […] Les Récits des temps mérovingiens, ouvrage si neuf et si dramatique, trahit, dans l’auteur, le penchant à croire que tout contemporain du passé est nécessairement un témoin fidèle, que tout ce qui est en vieux langage est naïf, que tout ce qui est authentique est vrai. […] Ce livre, où toutes les sciences dont s’aide l’histoire pour élucider les questions, philologie, archéologie, topographie, tactique, ont apporté leurs preuves, est en même temps une œuvre d’art par les qualités du récit, par la peinture des hommes et des choses, par l’intérêt dramatique, par le style. […] Peintures de mœurs et de caractères, dialogues, récits, descriptions, tout dans ses livres est revêtu de cette beauté suprême.
Ce n’est ni une peinture ni une représentation de la bataille qu’il nous offre, c’est un récit et une explication. […] La véritable question, en effet, qui domine tant de débats et de récits contradictoires, est celle-ci : Napoléon, dans cette campagne de 1815, a-t-il donc été au-dessous de lui-même ? […] L’armée ennemie, coupée en deux, n’avait plus qu’à se retirer en toute hâte ; J’abrège et j’étrangle à regret de larges et lucides récits, dans lesquels, au milieu même de parties menaçantes et sombres, un rayon circule encore.
Il commence d’un ton de simplicité ce récit qui n’est pas sans composition ni sans art : il y en a partout chez Fléchier. […] Régulièrement, durant tout le volume, on aura le récit des causes célèbres qui vont être jugées, des grandes exécutions qui vont faire éclat, et, entre deux petites histoires de la question ordinaire ou extraordinaire, on aura le délassement de ces horreurs, la conversation avec les dames, de galantes promenades en carrosse hors de la ville, quand le soleil d’automne le permet, non pas sans quelques excursions plus lointaines, à Vichy, par exemple, avec des descriptions de nature qui rappellent et égalent celles de madame de Motteville en face des Pyrénées. Cette double action du récit fait d’abord un peu l’effet de la fameuse lettre de madame de Sévigné, lorsqu’elle badine sur les émeutes et les exécutions en Bretagne : Nous ne sommes plus si roués… On se demande si ce n’est pas montrer quelque légèreté que de prendre ainsi le côté sombre et sanglant de la justice comme matière ou contraste à divertissement.
D’autres conteurs nous font des récits légers, voluptueux, lubriques, et parcourent avec agrément tous les degrés de l’impudeur. Les récits de M. […] Puis l’auteur, dans chaque récit, proclame avec tant d’insistance, de conviction et un tel luxe d’épithètes plantureuses son goût pour les grosses femmes, qu’il se peut bien que cela devienne amusant à la longue.
Ces vieux récits et tant d’autres, quelque douteux qu’on les suppose, prouvent du moins combien étaient présents à l’imagination des peuples l’art et la profession du ménestrel. […] Il prend le fait comme le lui livrent les récits, et, guidé par ce fil, il descend dans les profondeurs de l’âme humaine. […] Pourquoi le récit de Théramène est-il épique et non dramatique ? C’est qu’il s’adresse au spectateur et non à Thésée : Thésée, déjà instruit que son fils est mort, n’est plus capable de se prêter aux impressions du récit. […] C’est tromper l’esprit sur un événement que de lui en présenter une partie saillante et revêtue des couleurs de la réalité, tandis que l’autre partie est repoussée, effacée dans une conversation ou un récit.