Comme je l’ai dit au chapitre précédent, la scène pouvait être plus animée, l’action plus rapide, la représentation plus semblable à la réalité.
Le vertige saisit sur son comble la souveraineté sans obstacle et sans garde-fou ; il lui fait perdre le sens des réalités, et la notion des limites.
Notre pensée vivant au-dessus des choses bourgeoises, a de la peine à descendre au terre-à-terre de la pensée ordinaire, tout entière alimentée par les basses réalités de la vie et la matérialité des événements journaliers.
J’ai pensé, en voyant cet éventail, à faire une collection de toutes les élégances matérielles, morales, sentimentales de la femme d’aujourd’hui, et la collection faite, de bâtir mon roman idéal avec le dessus du panier des réalités chic.
* * * — Quand on est très ennuyé, la vie perd de sa réalité ; il semble qu’il y ait du songe dans les faits, les spectacles, les passants.
Et cette lampe allumée, et ces petits morceaux de cire, qui semblent, en leur boîte à cigare, de petits morceaux de chair, et ce profil de Madeleine, qui prend peu à peu, sur la plaque de verre noir, une réalité mystérieuse, sous le jour crépusculaire, me jettent, à la longue, dans une espèce de peur de cette vie magique, que cuisine dans cette cave, ce pâle garçon.