Raphaël a pour loi et pour règle secrète un caractère suprême d’unité et d’adorable fusion ; il tient moins, en un mot, à frapper fort qu’à toucher divinement.
. ; il s’est converti depuis peu. » Ces sortes de pensions et de faveurs sont à l’infini : elles sont décernées hautement, données de bon cœur et de bonne foi, non pas comme motif de la conversion, mais après la conversion et comme marque de satisfaction du prince pour un retour à la règle.
Il doit cependant au commerce de son maître et ami, et à son propre sens, bien de bonnes pensées qu’il exprime heureusement : dès le début de son second livre, où il en vient à exposer les instructions et règles générales de sagesse, il remarque combien, telle qu’il l’entend et qu’il la conçoit, elle est chose rare dans le monde, et il le dit avec bien de la vivacité (je suppose que l’expression dans ce qui suit est de lui et non de Montaigne, car je n’ai pas tout vérifié, et l’on a toujours à prendre garde, quand on loue Charron, d’avoir affaire à Montaigne lui-même) : Chacun, dit-il donc, se sent de l’air qu’il haleine et où il vit, suit le train de vivre suivi de tous : comment voulez-vous qu’il s’en avise d’un autre ?
Ces harangues sont vives et assez courtes, animées de certains mots saillants qu’on retient et qui sont la signature de celui qui les a prononcées, on perdrait sa peine d’y chercher l’application des règles de la rhétorique ancienne et d’y vouloir vérifier les partitions oratoires.
Les supérieurs en référèrent à l’archevêque de Paris, M. de Harlay, qui partagea leurs craintes et crut devoir proposer le cas à la Sorbonne : il fallut un avis en règle des docteurs pour que le père Gourdan obtint la permission de vivre à Saint-Victor d’une manière conforme aux constitutions primitives.
Il serait temps que la critique, si elle osait encore être de la critique, y vînt apporter quelques restrictions utiles et rappeler quelques règles salutaires.