Ce privilège de l’image sonore a deux motifs : le premier, c’est que le son est peut-être plus agréable à l’âme que le tactum buccal ; le second, qui est décisif, c’est que la parole d’autrui n’est pour nous qu’un son : quand l’enfant commence à parler, il n’invente pas la parole, il imite celle qui entend, il veut faire comme les autres ; le son est donc le but, le mouvement buccal n’est qu’un moyen ; or il est de règle que, dans une série de fins et moyens, l’attention porte de préférence sur le phénomène final. […] Si, dans certains cas, l’image sonore est accompagnée d’une image tactile discernable à l’observation psychologique, ce sont là des cas exceptionnels qui confirment par opposition la règle générale ; j’accorde volontiers qu’il y a de tels cas : ainsi l’image tactile accompagne visiblement l’image sonore quand nous y tenons ; elle l’accompagne, même contre notre désir, si nous portons notre attention sur son idée ; ces deux circonstances, notons-le, ne peuvent se rencontrer que chez un psychologue ; — l’image tactile reparaît encore quand notre parole intérieure s’anime et se rapproche de la parole extérieure [ch. […] Ce que je nie, c’est que l’image tactile soit un élément nécessaire de la parole intérieure et doive, en conséquence, entrer dans la définition de ce phénomène ; d’ordinaire, elle est absente, et cette absence est d’autant plus la règle que la parole intérieure mérite mieux son nom, qu’elle est mieux constituée à l’état de compagnon inséparable de la pensée.
Et sa gloire ne sera pas bornée par les ans, parce que la merveilleuse exubérance de son imagination accepte les justes règles qui sont une gêne pour les faibles, une aide pour les forts. […] Il mordait la règle et déchirait la discipline ; mais le froid dompteur ne se décourageait pas, et enfin toute résistance était vaine. […] Mais, même à cette heure du triomphe, il n’a pas oublié les heures de l’apprentissage, et je sais qu’il me saura gré d’avoir rappelé quelle reconnaissance il doit à Charles Baudelaire, au parfait poète qui lui enseigna le respect et l’obstiné amour de la règle et de l’art. […] Il nous fallait la règle, une règle imposée de haut et qui, tout en nous laissant notre indépendance intellectuelle, fît concourir gravement, dignement, nos forces éparses à la victoire entrevue. Cette règle, c’est de Leconte de Lisle que nous la reçûmes.
Fox en faisait l’histoire, Bunyan en donnait les règles, le Parlement en offrait l’exemple, toutes les chaires en exaltaient la pratique. […] Prenez cela pour une de mes règles. — Comment, dit Tom Porter, frapper ? […] Les écrivains posent en règle que toutes les femmes sont des drôlesses, et que tous les hommes sont des brutes. […] Quant aux mystifications des maris, des tuteurs et des pères, j’imagine que vous n’y voyez point d’attaques en règle contre la société ou la morale. […] Lycidas, mais c’est pour les percer à jour, les battre avec leurs règles et égayer à leurs dépens toute la galerie.
Religieux par principes et chrétien sincère, il se fit des scrupules de conscience, ou du moins il tint à les empêcher de naître et à se mettre en règle contre les remords et les faiblesses qui pourraient un jour lui venir à ses derniers instants. […] Il se livrait à toutes ses passions intellectuelles et à ses aversions morales sans scrupule, et sauf à se mettre en règle à de certains temps réguliers et à s’en purger la conscience, prêt à recommencer aussitôt après.
Mais l’instinct de la grandeur, joint au respect de la règle, le culte de la puissance visible et invisible, s’y font sentir comme dans toutes les institutions de ce peuple. […] Condamnée à reproduire sans fin des types invariables, où la figure humaine se dégrade en d’étranges associations avec des formes animalesques, elle est l’expression de ce peuple mystérieux, soumis et grave, qui voit dans la vie des animaux une image de la vie divine et un modèle à suivre, afin de participer lui-même, par l’asservissement à une règle imposée, à l’immutabilité sacrée des lois de l’univers.
Comme l’« utilité des enfants de Dieu » était sa grande règle, il choisissait les sujets de sermons et les applications du dogme, qui pouvaient avoir le plus d’utilité pour ses auditeurs. […] L’occasion du discours en devient la base : à la lumière de la mort Bossuet regarde les occupations de la vie, par la mort il juge et règle la vie.