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1301. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Si nous en sommes réduits à formuler cette affligeante question, nous devons le dire, ce n’est pas seulement la frivolité ou la corruption de notre civilisation moderne que nous devons en accuser. […] Mais, avant d’aborder ces études, n’avons-nous pas quelques questions à résoudre ? […] Pour répondre à la première question, il suffit de jeter un regard sur notre nature.

1302. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Il y a, dans ces livres, assez de force pour soulever les questions, pas assez pour les résoudre ; assez de talent pour sortir du commun, pas assez pour être de l’élite ; un style qui brille sans éclairer ; outre le travers filial d’un publiciste pour qui la plus belle époque de l’histoire de France est celle du ministère de Necker, et qui voit dans le Directoire un gouvernement modèle, parce que les salons rouverts faisaient fête chaque soir à la brillante conversation de Mme de Staël. […] Ce livre, où toutes les sciences dont s’aide l’histoire pour élucider les questions, philologie, archéologie, topographie, tactique, ont apporté leurs preuves, est en même temps une œuvre d’art par les qualités du récit, par la peinture des hommes et des choses, par l’intérêt dramatique, par le style. […] La troisième sorte de critique choisit, parmi tous les objets d’étude qu’offrent les lettres, une question qu’elle traite à fond, en prenant grand soin de n’en avoir pas l’air.

1303. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

L’unique question, selon cette école, c’est donc de chercher « comment, en dehors de toute conscience, un état nouveau s’implante dans l’organisme », se conserve et se reproduit ; en d’autres termes, « comment, en dehors de toute conscience, se forme une mémoire » 65. […] Enfin on a tort de ne pas distinguer, dans cette question, les émotions physiques et les émotions morales. […] Un autre problème, voisin du précédent (et qui n’est pas de moindre importance dans la question du bonheur humain), ce serait de savoir si les douleurs laissent plus de traces et se rappellent plus aisément que les plaisirs.

1304. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

J’attends son coup de sonnette, qui est pour moi celui d’un jury des assises rentrant en séance… « C’est fini, plus d’espoir, une question de temps. […] Il n’est question dans les volumes florissant aux étalages que des amours vénales de dames aux Camélias, de lorettes, de filles d’amour en contravention et en rupture de ban avec la police des mœurs, et il y aurait un danger à dessiner une sévère monographie de la prostituée non clandestine, et l’immoralité de l’auteur, remarquez-le, grandirait en raison de l’abaissement du tarif du vice ? […] Arrivons maintenant pour moi à la grave question du moment.

1305. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Alors que nous ne savons pas bien nous-mêmes et que la question est discutée de savoir si oi équivaut soit à oua, soit à oa, il est difficile de déterminer la valeur de ce signe, et de plusieurs autres, le long des siècles passés. […] Ce n’est qu’après avoir consulté la liste de l’abbé Desfontaines que l’on comprend bien la question de M.  […] Francis Wey, en 1844, se posait d’analogues questions.

1306. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

J’avais, en effet, laissé de côté les Contes de La Fontaine qui sont contenus dans le recueil des Fables, et certainement je n’aurais pas voulu les passer sous silence ; car ce ne sont, certainement, pas les contes les plus mauvais de La Fontaine ; je vous dirai même qu’incontestablement, et toute question de pudeur mise à part, ce sont certainement les meilleurs. […] Il reportait en son pays quatre volumes de chansons. » Il ne sera plus question du notaire. […] Elle paraissait assez jeune et de taille raisonnable, témoignait avoir de l’esprit, déguisait son nom, et venait de plaider en séparation contre son mari : toutes qualités de bon augure [vous voyez dans quel sens parle La Fontaine] et j’y eusse trouvé matière de cajolerie, si la beauté s’y fût rencontrée ; mais sans elle rien ne me touche. » Il ne sera plus question de la comtesse que quand on la quittera à Port-de-Piles, quand elle montera dans un carrosse campagnard qui l’emmènera dans son petit castel.

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