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1145. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Chacun des savants qui ont étudié la Chine a fait à cet égard son système, son hypothèse, sa chronologie ; nous avons lu toutes ces hypothèses, tous ces systèmes, toutes ces chronologies ; vaine étude, inutile recherche : aucune de ces suppositions n’est prouvée, aucune n’est même plus vraisemblable que l’autre ; l’un affirme, l’autre nie, un troisième conjecture, nul ne sait. […] On l’a déjà dit, et nous ne craignons pas de le répéter, il n’y a aucun livre profane, ancien dans le monde, qui ait passé par plus d’examens que ceux que nous appelons King, par excellence, ni dont on puisse raconter si en détail l’histoire et prouver la non-altération. […] Le triste état des choses et des mœurs dans lequel je laisse la terre prouve, hélas !

1146. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

que trop vrai, et l’avenir le prouva bientôt. […] Je me parerai moi-même de ce nouvel ordre. » Ses mémoires sont surtout intéressants par la sincérité de sa vanité ridicule et aussi par la passion moitié sincère moitié ostentative qu’il affecta de prouver toute sa vie à la comtesse d’Albany. […] Nous allons examiner en détail ses œuvres, et prouver qu’il n’eut d’un grand poète que la manie et non le génie, que l’Italie s’est trompée en le prenant pour un grand homme, et qu’il ne fut en réalité qu’un pédant magnifique.

1147. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

Sans vouloir prendre ici parti dans ce débat physiologique, nous croyons que, si on n’a pas encore prouvé entièrement la transmission héréditaire des habitudes, encore moins a-t-on prouvé sa non-existence. […] Dans la volonté aussi l’effet est distinguable et séparable d’avec la cause et ne pourrait être prévu sans l’expérience de leur constante conjonction138. » Cet argument de Hume ne prouve pas que nous n’ayons point conscience d’agir, car Hume confond l’effectuation avec l’action, la conscience du lien de l’effet à l’acte avec la conscience de l’acte même.

1148. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Despréaux s’y crut personnellement offensé : Racine le fut également ; & l’on connoît ce couplet contre Perrault, qui avoit défendu son opinion dans une séance publique de l’académie Françoise : Entêté de son faux systême, Perrault, philosophe mutin, Dispute d’une force extrême ; Et, coëffé de son avertin,         Fait le lutin, Pour prouver clairement lui-même Qu’il n’entend ni Grec ni Latin. […] L’abbé Terrasson entreprit de prouver, par géométrie & démonstration, qu’Homère est un radoteur. […] L’histoire des faits de Charlemagne & de Roland, faussement attribuée à l’archevêque Turpin, prouve encore que les romans sont fort anciens.

1149. (1894) Textes critiques

Fargue, vitrail d’après un dessin de Bastard — Martin et Prouvé, le buvard cuir mosaïqué, la Pensée dans l’espace ; reliure des Aveugles de Maeterlinck. […] Et l’expérience prouve que les six positions principales (et autant pour le profil, qui sont moins nettes) suffisent à toutes les expressions. […] On devrait ne pas ignorer qu’il est à peu près prouvé aujourd’hui que jamais, au moins du temps de Shakespeare, on ne joua autrement ses drames que sur une scène relativement perfectionnée et avec des décors.

1150. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Certes nous avons assez prouvé jusqu’ici notre admiration presque filiale pour l’antiquité, nous la prouverons bientôt à propos de la littérature de la Chine ; nous allons nous confirmer dans ce culte de la littérature antique à propos de la Perse, de la Grèce et de Rome : qu’on nous permette de confesser aussi ce même culte de l’immortalité de l’intelligence dans le présent et dans l’avenir. […] Historien trop parlementaire, selon moi, Macaulay, semblable en cela à l’école dogmatique de la France, discute plus qu’il ne raconte, et instruit plus qu’il n’émeut ; il fait des systèmes dans l’histoire, au lieu de faire des drames ; il s’adresse à l’esprit plus qu’au cœur ; il veut prouver au lieu de témoigner.

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