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1367. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

Le jeune enfant n’était même pas encore écolier 76 ; le ministre le nomma élève du Prytanée français (Louis-le-Grand), seul collége tout récemment rouvert ; il voulut l’y mener lui-même, et le présenta aux professeurs et aux camarades. […] Joséphine, qui, par surcroît de bonne grâce, était présente, assise sur l’un des bancs de bois de la classe, au rang d’en bas, près des élèves, souriait par moments du brusque professorat de Napoléon. […] légende presque aussi présente que celle d’Héloïse, ou de La Vallière, ou encore de cette bonne impératrice Joséphine89.

1368. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

« Mais, avant de paraître devant celui pour lequel tu n’es qu’un indigne hommage », dit-il à son poème, « présente-toi d’abord à celui qui fut choisi par le ciel pour me donner, de son propre sang, la vie ; c’est par lui que je chante, que je respire, que j’existe, et, s’il y a quelque chose de bon en moi, c’est de lui seul que j’ai tout reçu !  […] Torquato, présenté à la cour de Ferrare par une de ses protectrices, Claudia Rangoni, fut enfin admis à titre de chevalier et de courtisan officiel parmi les familiers du cardinal d’Este, frère du prince régnant à Ferrare. […] Pendant les fêtes, tournois et spectacles donnés à l’occasion de ce mariage, et qui durèrent six jours et six nuits, le Tasse fut présenté à Lucrézia et à Léonora, les deux charmantes sœurs du duc et du cardinal.

1369. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

Écoutez encore, et remettez-moi ces grimoires de papier, ces sommations et ces actes que Nicolas del Calamayo, le conseil, l’avocat et l’huissier de Lucques, vous a fait signifier l’un après l’autre pour vous déposséder du pré, de la grotte, des champs, des mûriers, de la vieille vigne et du gros châtaignier, au nom de parents que vous ne vous connaissiez pas dans les villages de la plaine du Cerchio ; c’était peut-être une mauvaise pensée qui me tenait l’esprit, ajouta le frère, mais, quand j’ai su la passion bestiale du chef des sbires pour votre belle enfant, sauvage comme une biche de votre forêt ; quand j’ai appris qu’un homme si riche et si puissant dans Lucques vous avait demandé la main d’une fille de rien du tout, nourrie dans une cabane ; quand on m’a dit que la petite l’avait refusé, et qu’à la suite de ce refus obstiné pour l’amour de vous et de son cousin, le sbire s’était présenté tout à coup et coup sur coup, muni de soi-disant actes endormis jusque-là, qui attribuaient, champ par champ, votre petit bien au chef des sbires, acquéreur des titres de vos soi-disant parents d’en bas, je n’ai pu m’empêcher d’entrevoir là-dedans des hasards bien habiles, et qui avaient bien l’air d’avoir été concertés par quelque officier scélérat de plume, comme il y en a tant parmi ces hommes à robe noire qui grignotent les vieux parchemins, comme des rats d’église grignotent la cire de l’autel. […] Le chef des sbires n’est qu’un homme léger, débauché et corrompu, qui ne refuse rien à ses passions quand on lui offre les moyens de les satisfaire, mais qui, de sang-froid, ne ferait pas le mal si on ne lui présentait pas le mal tout fait. […] Je lui ai raconté alors le hasard qui fit rencontrer la belle Fior d’Aliza par le sbire en société de son ami Nicolas del Calamayo : la demande, le refus, l’entêtement du sbire, l’obstination de la jeune fille, puis la dépossession, pièce à pièce, par les soins du procureur Nicolas del Calamayo, au moyen d’actes présentés par lui à la justice, actes revendiquant pour des parents, au nom d’anciens parents inconnus dont le sbire avait acheté les titres, tout le petit héritage de vos pères et de vos enfants.

1370. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIe entretien. Madame de Staël »

Mais, s’il s’agit de la résoudre d’une manière relative et au point de vue de la société et de la famille, où la femme occupe une place si distincte de celle que la nature, la société, la famille, assignent à l’homme, la question prend un autre aspect, et nous présenterons à notre tour quelques considérations préliminaires à ceux qui cherchent à cet égard la convenance ou la vérité. […] Elle se convainquit enfin qu’on lui présentait les restes défigurés de celle qui mourut victime de son attachement pour elle. […] Il ne se contentait pas de la tenir à distance, il cherchait à l’humilier quand elle se présentait devant lui.

1371. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Des tentes, des maisons à moitié bâties, des forteresses commencées, des défrichements couverts de Nègres, des groupes de Blancs et d’indiens, présentaient, dans ce petit espace, le contraste des mœurs sociales et des mœurs sauvages. […] C’est la première fois que l’immortalité de l’âme s’est présentée clairement à mes yeux. […] On me place à côté du prêtre, pour lui présenter les ciseaux.

1372. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

Chacune de ses pièces nous offre un sujet antique ou exotique approprié au goût des contemporains de Louis XIV et par suite nous présente à la fois l’homme des temps lointains ou des « pays étranges », l’homme du XVIIe siècle et l’homme de tous les temps. […] Le théâtre de Racine nous présente des hommes parfaitement élevés et diserts qui, à certaines heures, en dépit de leur politesse et de leur élégance, font des choses atroces. […] La névrose et ses mystères ont parfois dispensé nos contemporains de présenter le développement suivi d’un caractère ou d’une passion.

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