Des épreuves bien douloureuses du dehors achevèrent de la pousser vers ces deux asiles, où elle allait être si ardente à se consumer : la perte d’abord de sa belle-sœur, la princesse de Conti, l’imbécillité et la mauvaise conduite de son fils aîné, le comte de Dunois, la mort surtout de son fils chéri, le comte de Saint-Paul. […] Elle se reproche, en se condamnant elle-même, de désirer out bas de voir ses condamnations condamnées, et de vouloir découvrir, par cette sorte de provocation détournée, si on n’a pas d’elle quelque peu de bonne opinion : « Je me défigure en partie, dit-elle, pour m’attirer le plaisir de connoître qu’on croit plus de bien de moi, et c’est même un artifice de mon amour-propre et de ma curiosité de me pousser à me dépeindre défectueuse, pour savoir au vrai ce que l’on croit de moi, et satisfaire par même voie mon orgueil et ma curiosité. » Toujours la méthode d’esprit de l’hôtel Rambouillet ; c’est l’application seule qui a changé.
» Personne aujourd’hui ne pousserait le premier ni surtout le dernier bravo. […] Ils ne sont pas capables de pousser le raisonnement si loin, mais ils disent oui à beaucoup d’énormités, parce que c’est la mode et qu’ils ne savent comment contredire. » À présent que « les petits maîtres sont surannés » et que tout le monde « est philosophe », ils sont philosophes ; il faut bien être comme tout le monde.
La France persiste, et veut sagement se retirer dans sa neutralité envers le reste de l’Italie après ses victoires : l’Angleterre change à l’instant de langage et de diplomatie, prend la place abandonnée par la France, et pousse le Piémont, la France, l’Italie entière aux extrémités où nous marchons, pour ne point nous laisser le pas, même dans l’anarchie du continent. […] Voyez où son aiguille vous pousse, là est le danger !
La longueur de tous ces romans, s’ajoutant à leur fausseté, les rend illisibles : une invention inépuisable et banale les pousse d’aventure en aventure et d’histoire en histoire, jusqu’au 10e tome ; et l’on retrouve partout cette improvisation négligée à laquelle Malherbe avait essayé d’arracher les écrivains. […] Si les femmes font un peu les renchéries, les hommes, après avoir poussé les beaux sentiments et cherché le fin du fin, ne haïssent pas de rire gros, comme des ruelles ils vont aux cabarets.
C’est le vieux don Diègue, qui pour se venger du soufflet du comte, pousse son fils à un duel où ce fils peut périr. […] Qu’est-ce que ce dieu qui pousse les personnages antiques, sinon une grande passion, née avec eux, qui a grandi et vieilli avec eux, et a réduit leur volonté en servitude ?
Quoique plus habile que ses complices, le nouvel adversaire des anciens est, au fond, poussé par les mêmes motifs. […] Il a gardé les réticences calculées, l’obscurité ambitieuse, les minauderies, le fin poussé jusqu’à l’énigme, le pensé, comme on disait alors, la pointe, où vise quiconque préfère aux vérités les vues.