C’était la résurrection des morts par la divinité de l’imagination qui possède la vie et qui la rend à qui elle veut.
Voilà vraiment le tableau de Vernet que je voudrais posséder.
Nul mieux que vous ne possède l’art de lutter, par le nombre et la profusion des images, avec la peinture la plus franche et la plus vive ; vous avez pour chacune de vos pensées des traits et des nuances qui feraient envie aux héritiers du Titien et de Paul Véronèse ; quand il vous plaît de nous montrer les lignes d’un paysage ou l’armure d’un guerrier, le pinceau n’a plus rien à faire : pour achever son œuvre, il n’a qu’à mettre sur la toile les masses de lumière et d’ombres que vous avez choisies comme les meilleures. » Suivent trois pages d’éloges.
Saint-Marc Girardin, ceux-là seuls peuvent se rendre compte de cette vive et piquante causerie d’un esprit qui se connaît et qui se possède. […] À propos de cette fameuse devineresse, mademoiselle Lenormand, nous possédons une histoire qui vous prouvera combien ce métier de devineresse est facile, et en même temps combien peu cela leur coûterait, à ces enfants perdus des passions folles, de se confier tout simplement à leur mère, cette divine enchanteresse de toutes les douleurs de l’enfant ; ou, tout au moins, d’implorer l’aide et la protection d’honnêtes gens de bon conseil, — et comme elles seraient facilement sauvées, les malheureuses malades, si, au lieu de faire venir l’empirique, elles appelaient le médecin.
… » Certes, oui, si Racine n’existait pas, on dirait que la seule tragédie psychologique que nous possédions en France est la tragédie de Corneille. […] Il en fut ainsi en Grèce, au temps d’Eschyle, de Sophocle et d’Euripide, ainsi en Espagne au temps de Cervantès, en Angleterre au temps de Marlowe et de Shakspeare, en France pendant tout le moyen âge, et, chose frappante, au xvie siècle même, où le souci de calquer l’antiquité classique, dont ils étaient possédés, n’a pas empêché les tragiques de faire un grand nombre de tragédies chrétiennes ou bibliques. […] Il possédait mon cœur, mes désirs, ma pensée ; Je ne lui cachais pas combien j’étais blessée, Nous soupirions ensemble et pleurions nos malheurs ; Mais au lieu d’espérance il n’avait que des pleurs. […] De tels hommes sont si possédés de l’idée qu’ils ont de leur force, qu’ils finissent par la considérer comme extérieure et supérieure à eux-mêmes et les poussant du dehors.
Mais cette idée inconvenante est aussi loin de la pauvre Académie Française, qu’elle-même est éloignée de posséder aucune influence sur l’opinion publique.