Nous estimons trop l’Université de France, nous avons une trop haute idée des esprits supérieurs, des maîtres illustres qu’elle a produits et qu’elle possède, et de ceux, plus jeunes, qui aspirent à les continuer, pour ne pas exprimer ici ce que nous croyons la vérité : l’Université n’a pas été sans préjugés et sans prévention dans l’étude du grec ancien et à l’égard de la Grèce moderne. […] Et à qui donc devrait-on l’introduction, la naturalisation de la langue grecque en Occident, sinon à ces savants des xive et xve siècles, aux Chrysoloras, aux Théodore Gaza, aux Chalcondyle, aux Lascaris, à ceux enfin qui arrivaient tout pleins, comme d’hier, des antiques trésors, qui les possédaient par héritage et par usage, en vertu d’une tradition bien prolongée sans doute, mais ininterrompue ? […] Piscatory, aura été consulté, et sa parole comptera pour beaucoup, sans nul doute, dans une détermination à ce point intéressante pour le pays qu’il possède si bien.
Son intelligence les possède comme les manifestations d’elle-même. […] On n’aime pas la substance en général, mais une substance qui possède tel ou tel caractère. […] L’être absolu possède l’unité absolue, sans aucun doute, comme il possède l’intelligence absolue ; mais, encore une fuis, l’unité absolue sans un sujet réel d’inhérence est destituée de toute réalité. […] Le vrai musicien ne possède pas moins d’imagination que le peintre. […] Il n’y a qu’un être libre qui puisse posséder l’idée de la liberté.
De plus, il est capable d’éprouver les unes et de produire les autres ; et à ce titre il possède des puissances ou facultés. Or ces facultés résident en lui d’une façon stable ; par elles, il sent, il se souvient, il perçoit, il conçoit, il combine des images et des idées, il est donc une cause efficiente et productrice. » — On arrive ainsi à considérer le moi comme un sujet ou substance ayant pour qualités distinctives certaines facultés, et, au-dessous de nos événements, on pose deux sortes d’êtres explicatifs, d’abord les puissances ou facultés qui les éprouvent ou les produisent, en suite le sujet, substance ou âme qui possède les facultés162. […] « Le pouvoir, disent les spiritualistes165, s’identifie avec l’être qui possède… Ce quelque chose par quoi nous pouvons ne doit pas être considéré comme distinct de l’âme. » Les facultés et forces du moi sont donc le moi lui-même ou tout ou moins une portion du moi ; plusieurs spiritualistes admettent même, avec Leibniz, que le moi n’est autre chose qu’une force et qu’en général les notions de force et de substance s’équivalent. […] Dans le monde physique comme dans le monde moral, la force est cette particularité que possède un fait d’être suivi constamment par un autre fait. […] Chaque segment possède ainsi, outre ce ganglion, une portion semblable des principaux appareils, parfois même, des appareils des sens.
Et, en effet, l’antipathie que l’Allemagne et les étrangers inspirent à la masse populaire, nous la possédons également. […] Avec l’audace des conceptions, il possède d’une manière extrême le sentiment de l’harmonie. […] Ils en possèdent de tumultueuses.
L’homme à idées étant, plus encore qu’un autre, un homme qui ne peut pas tout dire à la fois, se complète et s’éclaire en avançant et on ne le possède que quand on l’a lu tout entier. […] Et d’abord, c’est un jeu divertissant, donc une jouissance ; mais ce n’est pas seulement un jeu ; c’est posséder son auteur jusqu’en son fond, c’est saisir comme sa racine, comme le germe d’où son œuvre est sortie et d’où elle pouvait sortir la même sans doute, mais dans une autre direction ; et c’est en vérité le bien connaître. […] Avec les philosophes, la lecture est une escrime où, quelques précautions prises, que nous avons indiquées, l’esprit prend incessamment des forces nouvelles qui peuvent être utiles de toutes sortes de façons et qui, par elles-mêmes et pour le seul plaisir de les posséder, valent qu’on les possède.
Il devrait aussi posséder une volonté assez infrangible et un esprit assez délié pour le faire appliquer. […] Il possède la richesse des richesses, celle dont toutes les autres procèdent par une naturelle évolution. […] Il ne faut pas absolument mépriser ce rôle qui, pour n’être pas glorieux, n’en possède pas moins son utilité dans le monde. […] Le monde « appartient aux peuples qui possèdent la supériorité sociale ». […] S’il est une nation dans le monde qui devrait ne pas posséder de colonies, c’est bien la France.