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280. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Un abbé normand fait déterrer ses prédécesseurs saxons et jeter leurs ossements hors des portes. […] Le Normand, qui raille les rois saxons, qui déterre les saints saxons et les jette hors des portes de l’église, n’aime que les idées et les vers français. […] C’est parmi ces fantaisies et ces splendeurs que les poëtes se complaisent et s’égarent, et le tissu, comme les broderies de leur toile, porte la marque de ce goût pour le décor. […] Le lendemain, allant à l’église, il trouva les portes closes et attendit plus d’une heure avant qu’on apportât la clef. […] Voir Commines, qui porte le même jugement.

281. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Cette porte existe chez le juge Meyer, qui habite le logement du dessous de Quesnay de Beaurepaire. […] Le chemin du local de la fête à mon hôtel est tout droit et tout court, et depuis que je suis dans cette ville, je l’ai fait tous les jours, mais je sors par une autre porte, et je m’égare dans un lacis de petites rues, au moment où la nuit commence à tomber. […] Un vieux bonhomme, un jour, forçait sa porte, et venait lui demander sa protection pour son fils détenu au bagne, et qui était le paysan qu’il avait poursuivi. […] Ce bronze porte : Fait par Tautchôsai Jukakou pour Shogakousai. […] le matin du déjeuner, elle arrivait, l’album dans les bras, et me le mettait dans les mains, avec cette phrase : « Décidément, je me porte trop bien, je vous ferais trop attendre ! 

282. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

La porte s’ouvrit, la reine parut. […] La porte entrouverte donnait dans sa chambre, la chambre mortuaire ! […] Dès ce moment, elle me ferma sa porte, sa fenêtre et son cœur ! […] quelqu’un frappe à la porte ; qui est là ? […] Il se porte à merveille, Dieu merci, et moi, qui ai toujours eu l’honneur de l’accompagner.

283. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Qu’on relève ce jeune homme, qu’on le porte à l’ambulance !  […] Sa main ouvrit brusquement la porte. […] Elle s’avançait déjà vers la porte pour sortir. […] si les autres savaient de quelle gaillarde façon je porte leurs colères ! […] On porte au fond de soi une image préférée, on la cache en jaloux, on tressaille.

284. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Née à la porte d’un cimetière, au pied d’une église dont on allait briser les saints, mes premiers amis solitaires ont été ces statues couchées dans l’herbe des tombes. […] pas une porte où je puisse aller frapper ; les événements semblent avoir écrit sur toutes : Détresse. » Je continuerai de suivre la trame de l’existence qui nous intéresse, moyennant encore des passages de lettres écrites après 1848 : celles que je citerai dorénavant sont la plupart adressées par Mme Valmore à ses parents de Rouen. […] Sans doute ce n’est pas l’Espagne dont tu m’envoies le charmant écho dans cette vraie colombe dont tu traduis la langue avec émotion93 ; mais c’est du calme, de l’air, sans sonnette aux portes, sans pianos, sans bonnet grec dans un grenier. — Ici tout va de plain-pied… du moins à la surface des prés que j’ai parcourus. […] … — Oui, je vous remercie pour elle, sainte et douce colombe ; je vous remercie pour moi — et pour vous — d’avoir été son ami. — Laissez-moi me signer la vôtre, — Marceline Desbordes-Valmore. » — Le timbre de la poste porte la date du 18 février : Ondine venait de mourir. […] L’auteur porte un nom connu et célèbre ; — il était un ami et un des visiteurs assidus de Sainte-Beuve pendant sa dernière maladie ; il est un de ceux dont Sainte-Beuve put dire dans l’après-midi du dimanche, 10 octobre, quatre jours avant de mourir, en le faisant monter près de son chevet : « Ils me font comme les soldats d’Alexandre, qui venaient visiter leur capitaine au lit de mort… » Et M. 

285. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

A mesure donc que le tumulte des souvenirs, qui redouble pour d’autres, s’éclaircit pour moi et s’apaise, je me replie de plus en plus vers ces figures nobles, humaines, d’une belle proportion morale, qui s’arrêtèrent toutes ensemble, dans un instinct sublime et avec un cri miséricordieux, au bord du fleuve de sang, et qui, par leurs erreurs, par leurs illusions sincères, par ces tendresses mêmes de la jeunesse que leurs farouches ennemis leur imputaient à corruption et qui ne sont que des faiblesses d’honnêtes gens, enfin aussi par le petit nombre de vérités immortelles qu’ils confessèrent, intéressent tout ce qui porte un cœur et attachent naturellement la pensée qui s’élève sans sophisme à la recherche du bonheur des hommes. […] Elle se porte du premier pas à l’avant-garde, elle le sait et le dit : « En nous faisant naître à l’époque de la liberté naissante, le sort nous a placés comme les enfants perdus de l’armée qui doit combattre pour elle et triompher ; c’est à nous de bien faire notre tâche et de préparer ainsi le bonheur des générations suivantes. » Tant qu’elle demeure dans cette vue philosophique générale de la situation, son attitude magnanime répond au vrai ; le temps n’a fait que consacrer ses paroles. […] Le jugement que porte Mme Roland des hommes politiques de la seconde époque révolutionnaire, de ceux qu’elle a connus et éprouvés, est aussi distinct et décisif que son mépris des hommes de 89 a pu paraître confus et aveugle : c’est qu’à partir de 91 elle vit de près la scène et posséda tous les éléments de situation et de conduite. […] Mais, pour nous en tenir au jugement qu’elle a fait des autres, acteur incomplet et gêné qu’elle était à cause de son sexe, je suis frappé de cette fermeté et de cette pénétration de coup d’œil qu’elle y porte, même quand la passion l’offusque encore. […] Il est touchant de voir quel respect d’amour mistress Hutchinson porte à son noble époux, avec quelle modestie elle lui attribue toutes ses propres vertus. « Ce qu’elle était, c’était lui tant qu’il était présent ; et ce qu’elle est maintenant n’en est plus qu’une image décolorée. » Mais mistress Hutchinson et Mme Roland diffèrent autant d’ailleurs que les deux Révolutions qui les ont produites.

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