L’accroissement numérique des hommes avec lesquels nous entrons en rapports donne à notre pensée une sorte d’élan, qui la porte à concevoir un nombre d’hommes indéfiniment accru.
L’un commande à ses égaux par la parole, et fier de sa grandeur, qu’il fait lui-même, court se mettre à la place que lui assignent ses talents ; l’autre, toujours resserré, toujours repoussé par les rangs qui l’environnent et le pressent, porte souvent le poids d’une grande âme déplacée.
… Mais cela ne suffit pas à vous ouvrir les portes de l’Académie… Vous avez bien dû vous livrer à quelque autre travail, sinon plastique, au moins intellectuel… — Certes ! […] Confesseur de la Pauvreté, de la Mort, de la Foi, portier farouche de la Porte de Vie, voilà l’homme que j’ai essayé d’admirer ce soir. […] Nous étions d’ailleurs arrivés… Tandis qu’il enfonçait la clef dans sa porte : — Entre nous, tout cela, n’est-ce pas ? […] … Vous avez dû voir en entrant, l’inscription que j’ai clouée moi-même, au-dessus de la porte de mon bureau… « Prière aux idées de laisser ici toute espérance. » Excellente rédaction ! […] Et, brusquement, voici que Paris-Journal me fait la surprise joyeuse de m’ouvrir, toutes grandes, ses portes, non seulement à moi, mais à cette petite amie que j’emmène partout avec moi : ma liberté.
Il faut tirer le triple verrou de sa porte, s’enfermer dans sa chambre, se demander ce qu’on aime et ce qu’on n’aime pas, se répondre avec loyauté ; il faut avoir tout le courage, faire tous les sacrifices ; il faut tâcher de démêler « sa pauvre petite personnalité, exténuée mais vivante tout de même ». […] Dans les Quatre Saisons, panneaux de marbre destinés à orner des dessus de portes, il apparaît décorateur excellent. […] Trois femmes, pareilles à trois nuées, tendues en avant, volent sans ailes ; et l’on dirait que c’est l’ouragan qui les chasse, mais c’est leur désir qui les porte. […] Et il conclut : Fermez sur vous votre porte. […] Au fût de chaque olivier grimpe une vigne : les feuilles de l’olivier sont grises et argentées ; la souple vigne, plus foncée, marie son feuillage à celui de l’arbuste qui la soutient, — qui la soutient, qui la porte et qui ne l’étouffe pas, et qui la laisse joliment s’épanouir à son gré.
Je me plains, vétéran d’une revue où je fis mes premières armes, de faire antichambre huit ou dix mois, comme un nouveau venu, à la porte de cette maison des jeunes qui ne goûte plus mon genre et m’ajourne à l’époque où manque la copie. […] Que serait la justice de la postérité si la réputation d’un auteur pouvait s’échapper, sans dommage, de ce qui porte à sa considération une atteinte si profonde ? […] On n’entre dans l’éternité que par la porte du temps51. […] Les écrivains excellents peuvent et doivent y entrer ; mais ce n’est point une nécessité absolue, et, d’autre part, les grandes situations, les relations mondaines, l’intrigue, ouvrent les portes de l’une et de l’autre autant, sinon plus, que le talent. […] Quand notre regard se porte sur un des grands hommes des temps passés, nous ne pensons pas qu’il est heureux d’être aujourd’hui encore admiré de tous ; mais combien il a dû être heureux dans la jouissance immédiate d’un esprit dont les vestiges délassent encore une suite de siècles !
Pour ouvrir la porte au comique, il faudrait que je cessasse de prendre au sérieux mon sujet, et que mon imagination se jouât librement des critiques et des théories de mon auteur… Cela serait fort mal, et je déclare que je ne voudrais égayer personne à ce prix. […] Au milieu d’un peuple léger ils ont pris le poste d’honneur de la pédanterie ; pour qu’un ouvrage leur inspire de l’estime, il faut qu’il porte l’empreinte d’une difficulté péniblement vaincue ; ils confondent la légèreté aimable qui n’a rien de contraire à la profondeur de l’art, avec cette légèreté superficielle qui est un défaut du caractère et de l’esprit109.