Sa religion elle-même était subordonnée à sa politique. […] On a, dans ces beaux endroits de Malherbe, le bon sens politique élevé à la poésie. […] Après quatorze ou quinze ans, il eut ce bonheur de voir la chaîne se renouer, la politique de Henri IV reprise par une main ferme, et Richelieu souverain au profit de son maître, pour le bien et la grandeur de l’État. […] Nous possédons là bien au net le sentiment inspirateur le plus élevé de Malherbe, poëte lyrique politique, poëte monarchique et royal, dans la partie la plus noble de son œuvre. — Il n’a pas fini. […] Aujourd’hui qu’on surfait tout, on s’est mis à vouloir réhabiliter Du Vair, même à titre de politique et d’homme d’État.
Sainte-Beuve Si je voulais chercher quelques traces ou indices du talent de Veyrat à cet âge de vingt-deux ans, je les trouverais plutôt dans ses Italiennes, poésies politiques dont il ne se donnait que comme l’éditeur (1832). Sa personnalité politique s’y dessine mieux que dans les termes généraux de la satire… La meilleure pièce des Italiennes est celle que l’auteur adresse à Chateaubriand… Veyrat n’est pas seulement une des figures poétiques, c’est une des âmes, un des témoins de ce temps-ci : un Donoso Cortès de la Savoie… Sa lyre et son âme, sa vie et son œuvre sont une même chose.
La politique fut sa manie dominante ; c’est pourquoi tout ce qu’il a composé se ressent du penchant naturel de son esprit. […] Machiavel surtout enseignant une politique destructive de toute espece de bonne foi, méritoit plutôt d’être réfuté que traduit.
La compilation mal digérée de son Histoire civile & politique de la ville de Reims, avoit peu contribué à le faire connoître ; il avoit besoin d’un Ouvrage plus intéressant par lui-même, & mieux écrit, pour se faire une réputation. […] Il a pour titre l’Intrigue du Cabinet sous Henri IV & Louis XIII, terminée par la Fronde ; mais ce titre n’est rien moins que justifié par l’Ouvrage, qui devroit offrir le développement des ressorts de la politique, & qui, au lieu de cela, ne présente que des événemens étrangers aux Intrigues du Cabinet.
Le Testament du Cardinal Alberoni, & l’Histoire politique de ce Siecle, décelent un génie propre aux grandes affaires, qui eût pu se rendre très-utile, s’il eût su se fixer, ou si la fortune lui eût fourni les moyens de s’exercer utilement. […] Les mêmes qualités & les mêmes défauts sont également sensibles dans les Entretiens politiques, & dans cinq ou six Ouvrages polémiques, du même Auteur, qui roulent sur des intérêts de Gouvernement.
— Trois satires politiques (1831). — Résignation (1889). — Poésies d’Émile et d’Antony Deschamps, nouvelle édition revue et augmentée (1841). — La Jeune Italie (1844). […] Auguste Barbier Ses vingt chants du Dante que personne n’a surpassés, comme expression du style et du caractère poétique du grand maître, quelques paysages italiens vrais et colorés, trois ou quatre vigoureuses satires politiques et surtout ses élégies, cris de souffrances pendant des heures de maladie, et qu’on a si bien nommées un requiem de la douleur, laisseront certainement trace dans la mémoire des vrais lettrés.