Maître à la fois de l’Allemagne, du royaume de Naples et de la Sicile, savant lui-même dans les langues anciennes et dans l’arabe, curieux d’Aristote comme d’Averroès, il fondait à Palerme une académie pour la langue vulgaire ; il y inscrivait et lui-même et ses deux fils, Enze et Mainfroy, tous deux faisant des vers, sans que le génie politique du dernier fût moins perfide et moins cruel.
Les singes de Bossuet MM. de Césena et de Lourdoueix, obligés d’écrire à un point de vue différent, quoique sur le même sujet, celui de la mort du czar, ont eu le malheur de se rencontrer tous deux à la conquête du même lieu commun, et de s’écrier à l’envi « L’empereur Nicolas vient d’être enlevé de la scène politique. » Cette rencontre n’a pas eu de suite autrement fâcheuse. […] Suivez bien la politique de M. de Prémaray. […] Le théâtre, les arts, la science, la politique elle-même abondent en surmenés. […] Fiorentino peut ne pas exister, mais le Constitutionnel existe, et je soutiens que, fût-ce dans un intérêt d’amitié ou par excès de zèle, il ne saurait être permis de répandre de fausses nouvelles, pas plus pour obscurcir une question d’art que dans le but de satisfaire des passions politiques.
Il a mis de la politique dans sa pièce. […] Il l’est « à la Corneille » sans doute ; il l’est « à la Sertorius » ; il l’est déjà un peu « à l’Acomat » ; il l’est par un mélange d’amour et de politique, mais enfin il l’est ; et il l’est très fort. […] Maurice Albert une histoire de France par les théâtres ou, sans aller tout à fait aussi loin, une histoire de l’opinion politique en France par les théâtres du boulevard. […] Toute cette histoire de la France politique par le théâtre est tout ce qu’il y a de plus intéressant. […] Je ne sais pas si c’est tout à fait vrai de la révolution politique de 1789 ; mais c’est plus que vrai de la révolution littéraire de 1829.
Tout se tient dans une société aussi complexe et aussi tassée que la nôtre et ce serait faire preuve d’une bien médiocre capacité politique que de ne pas considérer quelques-uns des retentissements très probables de la nouvelle loi. […] Il se trouve toujours quelques citoyens pour ériger en vertu un sentiment qui est si naturel qu’il en est invincible, et comme la vertu, principalement la vertu factice, est contagieuse, un parti politique se forme bientôt, qui s’arroge la prétention d’être plus nationaliste que les nationaux vulgaires, d’être pour ainsi dire sur-nationaliste. […] Il n’y participe que par un vote qui est plutôt politique que municipal.
Théophraste Renaudot est le fondateur de la Gazette en France ; or la Gazette, fondée en 1631 sous le patronage du cardinal de Richelieu, est le premier journal proprement dit, journal politique, officiel, tel seulement qu’il en pouvait exister alors, la première ébauche de tous les journaux nés depuis, et du Moniteur en particulier.
Dans les lectures d’histoire qu’on lui fait faire, il lui semble qu’il n’y a pas de roi préférable à Louis XII ; l’écho des victoires l’atteint peu ; et cependant elle a aussi la marque de son temps, et lorsqu’il vient là pendant quelques jours un beau monsieur de Paris, très riche, très gai, très galant pour elle, et qui cause politique avec Mme de Coigny, qui apporte les dernières nouvelles et les commente avec cet esprit de dénigrement propre aux salons, elle n’est pas séduite, elle aperçoit d’abord ce qui manque à l’élégant monsieur, en fait de chevaleresque, et celle dont le cœur est destiné à des cœurs braves, finit par ce trait en le dépeignant : « Et puis il n’a été à aucune bataille, et c’est vraiment ridicule30. » Mme de Coigny aime les longues lectures régulières et qui se continuent, qui occupent et reposent : on lit donc Rulhière, Histoire de l’anarchie de Pologne, toutes les Révolutions de Vertot, La Guerre de Trente Ans de Schiller, Le Siècle de Louis XIV ; toutes ces lectures ne sont pas également intéressantes.