Polybe toutefois n’est encore qu’un historien politique plus profond que les autres. […] Sous ce rapport, ses livres sont encore une école de politique, sinon de morale, comme les livres des historiens antiques. […] Que de leçons de politique pratique l’histoire ainsi faite n’offre-t-elle point aux méditations des hommes d’État ! […] Avec tous nos grands historiens, le sentiment du droit reprit son empire dans l’histoire comme dans la politique. […] Mais cela fait-il qu’une telle politique ne soit point en complète contradiction avec l’ordre moral ?
Il ne rêve pas, sous la toque verte de Gabrielle, l’ébouriffante capacité politique qu’il a naguère supposée sous la cornette de madame de Pompadour. […] Or, cela devait être, du reste, dans un historien essentiellement préoccupé de politique, et pour qui les faits moraux ne dominent pas tout, comme pour nous, et n’expliquent pas tout, dans l’Histoire ! […] Comme roi, Henri IV, pour toute initiative, reprit cette triste politique de Catherine de Médicis, qui consistait à réunir le parti catholique et le parti huguenot dans un centre commun et en s’éloignant des extrêmes, politique chétive, que les races et les générations se passent de la main à la main depuis des siècles, qu’on appelle fusion, conciliation, transaction, bascule, équilibre, tous mots vains ! […] Malgré le peu de pente de l’esprit tout politique de l’auteur de Gabrielle d’Estrées à regarder du côté des causes morales, qui sont les influences décisives de l’histoire, cependant il ne peut s’empêcher de dire à plus d’une place de son ouvrage que les nombreuses amours publiques de ce chef d’État durent choquer si profondément l’esprit religieux et les mœurs de son siècle, que, son système politique eût-il réussi, il fût tombé par là encore ! […] Gabrielle dÉstrées et la politique de Henri IV (Pays, 6 décembre 1859).
La politique est la science du présent. […] Rien de nouveau sous le soleil, pas même les raffinements et les proverbes de la politique. […] Voici l’analyse raisonnée de sa Politique : trouvez mieux, et étonnez-vous que ce livre, bien supérieur à Rousseau et à Montesquieu, ait été recueilli il y a tant de milliers d’années comme l’évangile infaillible de la politique. […] « La nature pousse donc instinctivement tous les hommes à l’association politique. […] Quand on est en mesure de le pouvoir, on applique ce principe politique à des États, à des peuples entiers.
Aujourd’hui nous voudrions réfuter ceux qui s’alarment d’une comparaison superficielle de 1830 avec 1789 ; qui dirigent leur politique comme si de sombres catastrophes sociales étaient là toujours menaçantes devant eux ; et qui ne comprennent pas le moins du monde dans quelle acception véritable nous sommes revenus à 89, dans quel sens pacifique il est exact de dire que nous allons le continuer. […] En 89, tout était à détruire, clergé d’État, noblesse à privilèges, monarchie prodigue et dévorante, parlements usurpateurs et stationnaires ; le tiers état, accablé d’humiliations et de charges, se ressaisissait de ses droits ; une philosophie hostile battait en brèche la religion ; une politique absolue, éprise de certaines formes, tendait à se réaliser dans les lois. […] Personne n’est dupe des formes politiques, ni esclave d’une dénomination de gouvernement ; chacun sait que telle monarchie comporte souvent bien plus de liberté que telle république. […] Une haine seule, une haine profonde, invétérée, une passion instinctive, débris vivace de toutes les autres passions politiques, remuait au cœur du peuple : c’était la haine des Bourbons, du drapeau blanc ramené par l’étranger, des jésuites. […] En ce sens et dans la sphère politique, il est vrai de dire que notre époque doit reprendre et développer le mouvement de 89 : et cela est d’autant plus vrai qu’elle sera moins sujette aux mêmes crises passionnées, aux mêmes événements impétueux.
en politique, vers l’individualisme ou le socialisme ? […] qu’il existe jusqu’à nos jours plus d’une politique conservatrice et plus d’une morale aristocratique ? […] Mais tous du moins, les uns plus tôt, les autres plus tard, sont obligés de s’ouvrir à l’idée de l’égalité politique. […] Dans l’Introduction de la 3e édition de son Histoire de la science politique. […] Constant, Cours de politique constitutionnelle, II, p. 539-560.
Dégradation de l’éloquence de la chaire par la passion politique ou religieuse. Naissance de l’éloquence politique. […] Le parti des politiques : Jean Bodin. […] Mais ce qui dégradait l’éloquence de la chaire lit naître l’éloquence politique. […] Chabrier, les Orateurs politiques de la France, Hachette, in-8, 1888.