Champfleury moins qu’à tout autre, l’injure de croire qu’il ne soupçonne pas ce que la nature a de poétique. […] Et qu’on ne vienne pas nous dire qu’une si large place donnée à l’élément poétique, dans la peinture de la vie humaine, tend à amoindrir la réalité au profit de la fantaisie, à entraîner le réalisme sur la pente du lyrisme. […] La vanité poétique a beau être la plus vaine de toutes les vanités, comment devant un fait aussi considérable pourrions-nous nous arrêter à des questions de vanité personnelle ? […] On l’a entrepris sans doute dans l’espoir d’y trouver les cléments d’une restauration poétique et rythmique, c’est-à-dire du fétichisme de la forme. […] Je voudrais bien que l’on m’énumérât les chefs-d’œuvre dont l’Art poétique de Boileau et la Préface de Cromwell ont à réclamer la paternité.
Elles montent plus haut… Je tâche d’y monter… » On aura remarqué la manière dont elle parle de Mme Tastu, avec quel sentiment pénétré, quel respect pour ses qualités régulières et pour ce mérite de femme qui a eu dans sa jeunesse quelques notes poétiques si justes et si pures. […] On y lit une bien belle et touchante lettre, où Mme Tastu raconte elle-même, d’un accent poétique et spirituel, l’odyssée de sa vie, — une véritable odyssée pleine de péripéties et de tristesses : l’expression de courage ressort naturellement de cette lecture, non exempte d’une certaine teinte de gaieté, la gaieté de la résignation.
Auger redoublait ses anathèmes contre la forme du drame romantique, contre « cette poétique barbare qu’on voudrait mettre en crédit », disait-il, et qui violait de tout point l’orthodoxie littéraire. […] Elle ne s’aventure point sans doute et ne se hâte pas outre mesure ; mais elle recueille à temps, dans le domaine de la création et même de la fantaisie poétique, dans la littérature d’imagination et d’agrément, ce que l’opinion publique lui désigne à l’avance et lui défère.
Michelet a senti en un endroit cette absence de soin moral qui caractérise le moment présent, si animé d’ailleurs, si intelligent et si vivement poétique ; il a exprimé son regret et son espoir en paroles ardentes qu’on est heureux d’avoir pour auxiliaires : ne pourrait-on pas les lui opposer à lui-même quelquefois ? […] Le côté esthétique et poétique de Mirabeau orateur a été surabondamment exprimé par M.
Ils développaient longuement, dans le goût des compositions poétiques du temps, les sujets venus de l’Inde et de la Grèce ; ils y entassaient des digressions, soit philosophiques, soit religieuses, parmi lesquelles brillent quelques éclairs de vive raison, des vers heureux, dont les meilleurs ne diffèrent de ceux de la Fontaine que par l’orthographe. […] Tous les âges de notre langue poétique, ou plutôt un choix des beautés de chaque âge, forme la sienne.
Il en est de même pour la musique, Wagner a lui-même exposé quels progrès dans l’art de la composition il avait faits de Tannhaeuser à Lohengrin(IV, 394-399) ; mais nous ne pouvons admettre qu’avec de nombreuses réserves, ce qui est devenu un dogme pour beaucoup de personnes, que « dans Lohengrin un grand progrès est accompli, qui se fait sentir, à la fois dans l’ordonnance des scènes, dans le langage poétique et dans la musique » (Noufflard : R. […] Précisons encore qu’il ne s’agit que d’une expression poétique et que les créations dramatiques, romanesques ou musicales sont encore attendues.