Tout le monde moral de l’art y passait dans la simple représentation physique, et plus tard, dans Salammbô, ce fut bien pis… Mais si déjà Flaubert abusait alors de son unique procédé, la description, la plus minutieuse description, le calque à la vitre de toute réalité, qui, pour faire trop réel, supprime la vie, il l’appliquait du moins encore comme un être raisonnable ; il était encore maître de son procédé ; mais, à présent, c’est son procédé qui est son maître.
… Se les réservait-il pour plus tard ?
Autrement il y a trop de gens qui en souffrent plus tard… Je pense à ma mère, qui m’a abandonné quand j’avais deux ans, et à mon père, qui en est mort5… » Vous rappelez-vous le couplet de Perdican au second acte d’On ne badine pas avec l’amour, et comme il répond à Camille : « Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels. […] Plus tard et sous la première impression de la vie parisienne, aperçue nerveusement, il m’a séduit au point de me faire trouver insuffisante toute prose étrangère à cette rhétorique. […] Plus tard seulement, lorsque le flot des émotions vives commence à tarir, partant lorsque l’aptitude au bonheur s’affaiblit, l’esprit d’analyse installe en nous sa prédominance. […] … » et quelques années plus tard, accablé par l’expérience, mais non désabusé, il disait : « Je me déshabituerai peut-être de mes idées sur la femme, et j’aurai passé sans en avoir reçu les choses que je lui demandais… » Balzac cependant, comme Tourguéniev, était un romancier d’observation.
Les fabliaux, les malins tours du renard, l’art de duper le seigneur Ysengrin, de lui prendre sa femme, de lui escroquer son dîner, de le faire rosser sans danger pour soi et par autrui, bref le triomphe de la pauvreté jointe à l’esprit sur la puissance jointe à la sottise ; le héros populaire est déjà le plébéien rusé, gouailleur et gai, qui s’achèvera plus tard dans Panurge et Figaro, assez peu disposé à résister en face, trop fin pour aimer les grosses victoires et les façons de lutteur, enclin, par agilité d’esprit, à tourner autour des obstacles, et n’ayant qu’à toucher les gens du bout du doigt pour les faire tomber dans le panneau. […] Ce poëme fut imprimé plus tard, en 1550.
Plus tard ne déclare-t-on pas que : « par le retour du même son, la rime fait pour le vers, ce que le vers fait pour le poème par le retour du même rythme », ce que Fénelon enragé verlibriste se refuse à accepter. […] Voulant l’impartialité la plus absolue pour guide, tant que nous rechercherons et donnerons l’opinion des Poètes — nous réservant, d’ailleurs, de les discuter plus tard — nous publierons prochainement avec plaisir la lettre de M.
J’ai observé des lapsus memoriæ qui n’ont pas d’autre explication ; voici leur formule générale : un jour j’éprouve un état A, assez fort ; quelques jours plus tard, un état a, analogue à A et très faible ; à quelque temps de là, je me trouve de nouveau en présence de l’objet a, et, tout d’abord, je le méconnais, car je me dis : « C’est A » ; puis une circonstance quelconque me révèle mon erreur ; — l’état a avait donc été trop faible pour être ensuite bien reconnu ; sans doute il l’a été : je l’ai jugé ancien en même temps que présent ; mais ce jugement, en se déterminant, s’égarait sur un état analogue à a, plus ancien pourtant et, par suite, plus effacé par l’oubli, mais que sa vivacité primitive prédisposait à être reconnu en toute circonstance. […] Ainsi les novateurs en politique et surtout en religion ; plus tard, la réflexion théologique essaye de ramener les dogmes à leur expression adéquate et à un enchaînement logique.