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356. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Molière lui-même, dans ses premières pièces, n’alla guère plus loin. […] Il n’est pas jusqu’au théâtre où Molière représentait ses pièces qu’il ne dût à la libéralité du roi. […] Louis XIV est dans presque toutes les pièces de Racine « invisible et présent » par ses beaux côtés, est-il besoin de le dire ? […] La pièce fut en effet donnée ; mais le roi n’y joua point. […] La pièce achevée, le roi la montre à Boileau.

357. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Il y a dans cette pièce de ce génie poétique qui est si peu ordinaire, grande quantité de sentiments élevés, et de vers noblement tournés. […] La pièce en elle-même est élégante, ingénieuse, sans le feu et l’ardeur de la belle églogue de Virgile intitulée Pollion, mais animée d’une douceur et comme d’une onction pacifique très sensible et très sincère. […] Ce petit recueil se compose de quelques pièces de vers et de prose qui auront paru trop galantes et trop légères pour entrer dans les Œuvres imprimées81. […] Cependant, après avoir vaqué au charme et à l’amusement de ce qui l’entourait, Fléchier devait songer à ce qu’on pourrait montrer au public : il fit donc une pièce de vers latins, In conventus juridicos Arvernis habitos carmen, où il célébrait tout le monde, et, par-dessus tout, le roi, qui faisait revivre pour l’Auvergne, en proie jusqu’alors aux violences et aux crimes, un âge meilleur et le règne d’Astrée, Cette pièce officielle, qui fut imprimée à Clermont (1665), ressemble aussi peu à la relations des Grands Jours qu’une oraison funèbre ressemble à la vie réelle de l’homme. […] [NdA] Je renvoie à la fin du présent article la publication que je fais en entier d’une de ces pièces.

358. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

Dans une visite qu’il fit à Londres dans l’automne de 1835, il lui adressait, comme au prochain traducteur du Paradis Perdu, une pièce de vers datée de Westminster et intitulée le Tombeau de Milton. […] (Pièces de théâtre inédites de sa jeunesse et du temps de la Révolution ; lettres autographes.) […] Auguste Bernard, en effet, ces registres, qui paraissaient si tardivement au jour et qui encore ne paraissaient que mutilés, loin de venir comme pièce à l’appui de la Ménippée, en étaient bien plutôt une sorte de réfutation et de démenti perpétuel. […] On se met alors à attacher une importance extrême, disproportionnée, à certaines pièces matérielles que le hasard fait retrouver, à y croire d’une foi robuste, à en tirer parti et à les étaler avec une sorte de pédanterie (c’est bien le mot) ; moins on en sait désormais, et plus on a la prétention d’y mieux voir. […] La Satyre Ménippée ne fit que ramasser et enchâsser ces petites pièces qui étaient en circulation ; elle rallia en un gros ces troupes légères qui avaient donné séparément.

359. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

Si à quelques places, comme dans la pièce la Géante ou dans Don Juan aux enfers, — un groupe de marbre blanc et noir, — une poésie de pierre, di sasso, comme le commandeur, — M.  […] Je sais bien que les satires de d’Aubigné, non plus que celles de Régnier, non plus que certaines pièces de Saint-Amant ou même de Ronsard, ne pourraient guère paraître dans nos revues actuelles. […] La pièce vingt et unième (Parfum exotique) est remarquable par cette faculté d’arrêter l’insaisissable et de donner une réalité pittoresque aux sensations les plus subtiles et les plus fugaces. […] Contraint de me borner, pour avoir été trop bavard, je ne puis que renvoyer les lecteurs aux pièces intitulées les Phares, la Muse malade, le Guignon, la Vie antérieure, De profundis clamavi, le Balcon, la Cloche fêlée, etc. […] Baudelaire ne l’a pas toujours à la main ; il n’est pas toujours ironique ou satirique ; on l’a pu voir par les extraits que j’ai donnés plus haut ; on l’a pu voir par les pièces insérées il y a trois mois dans la Revue française.

360. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

Il nous a été lu deux pièces en un acte : l’une d’Alexandre Duval, intitulée Les Amours de Shakespeare. […] … C’est une pièce sur un défaut assez commun, mais qui n’est pas le vôtre, celui de ne rien faire, de remettre toujours au lendemain, de perdre son temps en niaiseries. […] Daru ses idées, ses plans successifs de la même pièce, les modifications qu’il y fait d’après ses conseils. […] Dans la préface qu’il a mise à sa comédie des Capitulations dans le recueil de ses Œuvres, Picard raconte comment il a recommencé sa pièce jusqu’à trois fois, à de nouveaux frais et sur un nouveau plan ; il aurait pu dire qu’il l’avait recommencée cinq et six fois, j’en ai les preuves sous les yeux ; et chaque fois, en lisant la pièce à ses amis, il a le regret de sentir que l’ouvrage (il se l’avoue) reste pâle, toujours grave et sérieux, et incomplet. […] Daru comme une critique hostile à l’œuvre et au talent de M. de Chateaubriand, mais il faut y voir plutôt une pièce d’analyse exacte, de modération et d’impartialité, un compromis judicieux destiné à ménager l’entrée de l’auteur au sein même de l’Institut.

361. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »

Là, il pouvait faire recevoir des pièces qui ne ressemblaient à rien ; et là, le public, venu seulement pour se divertir, se laissait charmer par d’irrégulières inventions qu’il n’eût pas supportées sur la scène de la comédie classique. Ce fut donc aux Italiens que Marivaux donna ses délicates comédies d’analyse, et toute sorte de pièces philosophiques, allégoriques, mythologiques. […] c’est toute la pièce. […] Quel malheur que de tant d’idées originales et parfois remarquablement justes, Diderot n’ait su faire que deux pitoyables pièces ! […] De là l’agrément et la froideur de ces pièces.

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