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406. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LV » pp. 213-214

Quelques-uns disent qu’il y avait une phrase qu’on n’a pas imprimée : « Je viens apporter ici non plus des espérances, mais des regrets », quelque chose dans ce sens ; dans tous les cas, le roi l’a compris ainsi, et a eu un moment d’humeur.

407. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Préface de la seconde édition »

Les seuls changements que j’y ai faits sont quelques phrases raccourcies et rendues plus claires, quelques mots disant mieux les choses, ou plutôt les disant comme elles sont ; car il n’y a pas de mieux en fait de mots, il y a où il n’y a pas le mot qui dit la chose.

408. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

L’amitié aurait dû lui faire sentir que sa phrase était à la fois une dénonciation et une calomnie pour M.  […] J’ai dit, non pas la phrase que l’on vous a répétée, mais une dont je ne me rappelle pas les mots exacts, et qui peut aisément être travestie ainsi, mais seulement pour les gens de mauvaise foi qui ne voudraient pas se rappeler que j’ai dit en toutes lettres hier que rien n’était si simple que d’avoir deux opinions dans une si grande question d’économie politique, et qui, par conséquent, voudraient douter, etc. […] x, § 7 : mais la phrase n’y est pas au complet, telle qu’il la donne ; la dernière partie de la citation, précisément celle sur laquelle insiste Roederer, n’y est pas.

409. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

Il eut l’harmonie, la mesure ; sa prose marcha régulière et presque cadencée ; dans les membres bien proportionnés de sa phrase il disposa symétriquement les plus belles paroles, il fit jouer les figures, et simula des effets d’éloquence. […] Ici le pédantisme s’étalait trop à nu ; ce n’étaient que phrases latines, italiennes, commentaires sur des points particuliers, tout l’arrière-fond et les arrière-coins de l’érudition. […] Et, de l’autre côté, voilà Costar, cet esprit peu loyal, mais subtil et fin, qui va insinuer sur Balzac et ses enflures, sur ses procédés de style et ses moules de phrase qu’il ira même jusqu’à contrefaire, toutes sortes de critiques ironiques et sensées.

410. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

Mais La Beaumelle prétend faire bien autre chose : il ne corrige pas seulement les phrases de Frédéric, il ne leur donne pas seulement (chaque fois que l’envie lui en prend) un tour plus vif, une frisure, un coup de peigne ; il y intercale du sien, il y mêle ses idées, il y fait entrer, sous le pavillon du roi, ses propres commentaires. […] Il n’y a dans aucune lettre de Frédéric de telles phrases que celle par laquelle l’éditeur nous le représente suppliant Maupertuis, et faisant ramper les rois devant les philosophes. […] Le roi écrit-il quelque part : « Dans la métaphysique il y a beaucoup de labyrinthes, et où je crois en physicien avec un Maupertuis, j’ose douter dans la métaphysique avec un Locke. » — « Ce n’est pas assez », se dit La Beaumelle, et après avoir remanié quelque peu la phrase qu’on vient de lire, il y ajoute de son chef et sous le couvert de Frédéric (p. 268) : « Ce Locke n’est pourtant pas encore assez sceptique pour moi.

411. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

Ces manières d’expressions lui viennent tout couramment, et elles entrent dans sa phrase sans dire gare. […] Il a des vues neuves et sensées sur quantité d’objets d’utilité publique ; il écrit des mémoires aux ministres pour les faire approuver, et il en vient résolument à l’application : C’est moi, dit-il (avril 1720), qui ai le premier proposé, imaginé et exécuté la fourniture aux troupes, de grain, pour ensuite être, par les soldats, donné à la mouture et fait du pain (Passez-lui cette première phrase, il en aura bien d’autres). […] Il emploie souvent, en écrivant pour lui seul, cette forme de phrase, cette agréable supposition, qui lui semble toute naturelle : Si j’étais premier ministre… : il y visait, et plus d’une fois il se crut tout près d’arriver.

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