Il a fait preuve dans Demi-fous d’un plus grand souci de la phrase. […] Les fâcheuses assonances qui émaillaient ce livre-là ont disparu dans ce livre ci, et la tournure des phrases est maintenant plus aisée et plus alerte. […] Leur forme, la couleur de leurs sentences, le mouvement de leurs phrases nous laissent dans l’esprit un rythme nouveau qui est un progrès acquis par nous et que nous leur devons. […] Certaines pages sont troublantes et la crudité des phrases paysannes n’est pas déguisée, mais quels savoureux Noëls M. […] Sa phrase, un peu complexe, se balance avec une harmonie particulière.
La première phrase de son seizième plaidoyer a été citée comme une des deux périodes françaises les plus régulières : nous pourrions la lire cent fois sans nous en douter. […] La première phrase de ce discours est difficile et délicate à traduire ; Cicéron y dit : « S’il y a en moi quelque talent (et je sens combien ce talent est peu de chose, quod sentio quam sit exiguum), si j’ai quelque habitude de la parole… c’est à Archias que je le dois. » On assure que Patru mit quatre ans avant de se fixer sur la traduction qu’il donnait de cette première phrase ; il y revint encore dans la seconde édition, qui ne parut que trente-deux ans après la première ; et, dans les deux cas, il manqua le point essentiel, le Sentio quam sit exiguum, ce correctif que Cicéron apporte aussitôt à son propre éloge.
Le pauvre vestige du « Vœu national » que l’on pouvait encore deviner sous la phrase de l’archevêque — « un temple destiné à appeler sur la France la protection et la bonté divines » — a maintenant tout à fait disparu. […] M’emparant d’une phrase prononcée par M. […] C’est bien plus la délivrance des cerveaux envahis par la pensée libre que la délivrance du territoire envahi par l’étranger, puisque la cause spirituelle, la libre pensée, a produit l’effet matériel, l’invasion, si j’en crois cette phrase de l’archevêque Guibert : « En punition d’une apostasie presque générale, la société a été livrée à toutes les horreurs de la guerre avec l’étranger victorieux. » C’est une pénitence nationale de l’irréligion, et il n’y a qu’à lire tous les documents pour se persuader que c’est bien là le sens qu’on a voulu donner au « Vœu ».
Ses phrases lui servent à redoubler en lui le relief des choses. […] L’on se rappelle, malgré soi, par contraste, une phrase que le plus honnête homme de notre temps, M. […] Sa phrase s’irrite, elle s’enverime. […] De là cet accent personnel qui anime les moindres phrases de ces huit gros volumes. […] La phrase de la dédicace : « Tu n’y verras pas une tache », permet d’en douter.
Philippe de Chennevières loue en bon style la manière de Prarond, « le tour délié de sa phrase, le ton net, gai, coloré de son mot, sa pointe comique ».
Ce vous sera un exercice plus salutaire, que de faire des cahiers de pensées brillantes et de phrases à effet.