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460. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Un autre Aristarque a dit de la Consolation à Helvia : « Cet ouvrage décèle le plus beau génie, et développe le plus excellent caractère ; c’est un chef-d’œuvre de sentiment, et un grand monument de la constance philosophique. […] Il observait la nature, il écrivait ses questions de physique, il composait des poëmes, il était occupé des peines de sa mère : s’il ne supporta pas son exil avec la plus grande fermeté, sa Consolation à Helvia n’est qu’un beau morceau d’éloquence, qu’il ne faut pas appeler un grand monument de la constance philosophique. […] — Dans un autre moment, vous l’auriez trouvée trop chaude ; celui qui tâte l’eau, ne s’y jette pas. » Les conseils, le courage philosophique sont les deux sujets de la Lettre LXXI. […] Et l’avenir pourrait bien croire, à moins que l’esprit philosophique ne s’introduise à la fin dans l’histoire, qu’on ne traversait pas une rue de Paris sans coudoyer un N***, un Malesherbes ou un Turgot309. […] 11° « Qu’il existe de nos jours une confédération philosophique…369 » Nous ne savons ce que c’est que cette confédération, et nous sommes porté à croire que, loin d’être réelle, elle n’existe pas même dans la tête des critiques.

461. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 171-172

C'est cependant ce qu'ils ont fait, d'une maniere offensante pour l'Auteur, à l'égard d'un de nos Ouvrages intitulé Tableau philosophique de l'Esprit de M. de Voltaire.

462. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 424-425

Ses Lettres sur le christianisme de l'Auteur d'Emile, & son dernier Ouvrage, intitulé Confidence philosophique, sont les fruits d'une raison lumineuse & du vrai talent, si nécessaire lorsqu'il s'agit de faire triompher la vérité & de confondre l'erreur.

463. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

Le jeune érudit, sans se perdre dans de vagues considérations, et tout en se laissant guider par une pensée jusqu’à un certain point philosophique, expose et démêle, moyennant des textes précis qui témoignent d’une immense lecture, les divers préjugés des Anciens sur les Dieux, les oracles, la magie, les songes, etc., etc. […] On ne saurait se tromper en reportant la grande conversion philosophique de Léopardi entre les années 1820-1823. […] Cette tournure décisive que prirent les opinions philosophiques de Leopardi, aussi bien que ces exhortations de réveil patriotique, eurent pour effet d’aliéner de lui son père, qu’on dit homme distingué lui-même, écrivain spirituel, mais qui ne pardonna point à son fils d’embrasser une cause contraire. […] Nous nous sommes souvenu, en plus d’un endroit, des Contes philosophiques et de Candide ; mais Leopardi ne s’en souvenait pas ; il est plus sérieux que Voltaire, alors même qu’il plaisante, et puis il va jusqu’au bout. […] Ç’a été par suite de ce même courage, qu’étant amené par mes recherches à une philosophie désespérante, je n’ai pas hésité à l’embrasser tout entière, tandis que, de l’autre côté, ce n’a été que par effet de la lâcheté des hommes, qui ont besoin d’être persuadés du mérite de l’existence, que l’on a voulu considérer mes opinions philosophiques comme le résultat de mes souffrances particulières, et que l’on s’obstine à attribuer à mes circonstances matérielles ce qu’on ne doit qu’à mon entendement.

464. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Les superstitions de toutes sortes trouvaient place à côté de l’audace de la pensée et jusque dans l’incrédulité philosophique. […] Le résultat de cette vaste époque effervescente à son lendemain et auprès des esprits rassis, judicieux, critiques, qui l’embrasseraient par la lecture, devait être naturellement le doute, au moins le doute moral, philosophique ; et de toutes parts le xvie  siècle finissant l’engendra. […] Concevant cette utilité dans le sens le plus large et le plus philosophique, il propose le plan d’une bibliothèque universelle, encyclopédique, qui comprenne toutes les branches de la connaissance et de la curiosité humaines, et dans laquelle toutes sortes de livres sans exclusion soient recueillis et classés. […] Naudé n’appartient en rien à cette école de publicistes déjà émancipée au xvie  siècle, et qui deviendra la philosophique et la libérale dans les âges suivants. […] J’aime mieux citer une belle page philosophique, et même religieuse à la bien prendre, qui rentre dans une pensée souvent exprimée par lui.

465. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

. «… Sa tentative part du même esprit ; elle est inspirée des mêmes haines ; elle relève du même mépris. » Cette manière de traiter l’auteur de l’Intelligence n’est pas très philosophique. […] Taine critique d’art, les deux parties de la phrase, qui ont l’air d’exprimer deux critiques analogues, se contredisent en réalité : car, si le dénombrement des cheveux d’un portrait indique bien un esprit myope et borné, tout au contraire l’explication d’un phénomène moral et religieux par une habitude d’alimentation serait plutôt d’un esprit philosophique et discursif à l’excès, capable d’embrasser de vastes ensembles de faits et de les ramener les uns dans les autres  Enfin, le prince ne peut contenir son indignation contre cet « analyste perpétuel » qui « prend plaisir à déchiqueter sa victime jusqu’aux dernières fibres, sans un cri de l’âme, sans une aspiration vers l’idéal ». […] Il avait contre lui la tournure philosophique de son esprit et l’austérité naturelle de sa pensée. […] Les divers systèmes philosophiques et les principales découvertes de la science y sont formulés avec un éclat et une précision où nous goûtons à la fois la force de la pensée et une extrême adresse à vaincre d’incroyables difficultés.

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