Peut-être ces marques non équivoques de repentir ont-elles soulevé contre lui plusieurs Héros de la Philosophie. […] Une seule de ses Fables renferme plus de vraie Philosophie, qu’ils n’en ont répandu dans tous les Ouvrages dont ils fatiguent le Public. La Philosophie du Fabuliste, il est vrai, ne ressemble en rien à cette manie audacieuse qui tourmente, dégrade & ruine l’humanité, en prétendant l’instruire ; elle est puisée, au contraire, dans la saine raison, présentée avec décence, avec intérêt, & est toujours d’accord avec la politesse & la vertu.
En effet, je suis frappé (et je l’ai toujours été) de la consanguinité de ces deux hommes, tous les deux de la même double race : tous les deux Juifs, tous les deux Allemands, tous les deux poètes et reflétant dans leurs poésies leur double nationalité, entraînés tous les deux, par aptitude et par goût, vers la philosophie et la science ; mais dont l’un a brisé tout : religion, race, philosophie, système, pour s’asseoir, isolé et désespéré, au milieu des massacres de son esprit, comme un meurtrier au milieu de ses meurtres, et dont l’autre s’est conservé intégral, — noble, ferme et pur. […] L’Allemagne rebondissait de la philosophie à la politique, et c’est alors que Louis Wihl, qui n’était connu encore que par des travaux de science et de philologie, comme poète, se révéla.
M. de Chateaubriand et tout le mouvement réactionnaire de 1800 ne s’étaient pas produits encore : Mme de Staël seule propageait le sentiment et le spiritualisme poétiques, mais au centre de la philosophie et du siècle. […] Il paraît que, dans la première édition, Mme de Staël avait écrit cette phrase, depuis modifiée : « Anacréon est de plusieurs siècles en arrière de la philosophie que comporte son genre. » — Ah ! […] Le sophisme des idées repousse, l’érudition ne satisfait pas, et le cœur est trop sacrifié à la pensée… Votre talent n’est qu’à demi développé, la philosophie l’étouffe. […] C’est qu’il y a certaines âmes qui cherchent en vain dans la nature des âmes auxquelles elles sont faites pour s’unir… Mais comment la philosophie remplira-t-elle le vide de vos jours ? […] (Voir aussi dans la Correspondance de Steele et de Pope une lettre du 15 juillet 1712 où cette pensée est exprimée avec bien de la philosophie.)
mais quelle victoire pour la philosophie ! […] Voyez encore Auguste Comte, Cours de philosophie positive, t. […] Mais sa philosophie n’en est pas moins une philosophie sociale ; — et l’on a pu dire de lui qu’il avait été « conservateur en tout, sauf en religion ». — Si en effet il n’ignore pas que les hommes ne valent pas grand’chose [Cf. […] I ; — Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution, 1856 ; — Mastier, La Philosophie de Turgot, Paris, 1862 ; — F. […] Perrier, La Philosophie zoologique avant Darwin, Paris, 1884.
De la taille des plus hauts entre les écrivains de premier ordre, il a parfois sur eux ce quasi avantage et cette presque infériorité de se voir compris, mal, à la vérité, dans la plupart des cas, et c’est heureux et honorable, par des lecteurs d’ordinaire rebelles à telles œuvres de valeur exceptionnelle en art et en philosophie. Et pourtant amère et profonde, ce qui est souvent, mais ici bien particulièrement synonyme, se manifeste en tout lieu la philosophie de Charles Cros, desservie par un art plutôt sévère sous son charme incontestable, mais d’autant plus pénétrant.
Vous faisiez votre classe de philosophie au collège Henri IV ; vous eûtes, je crois, le prix d’honneur au grand concours à la fin de l’année. […] La philosophie du doute subjectif élève ici ses objections contre la légitimité même des facultés rationnelles de l’esprit.