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146. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Pour quelques-uns, l’action de reconnaître une idée est la chose du monde la plus secondaire ; c’est un phénomène d’éclairage intérieur qui se surajoute à tout le reste, mais qui n’est nullement nécessaire ; qu’importe que la mémoire soit consciente ou inconsciente ? […] Certains phénomènes inorganiques offrent des analogies plus ou moins lointaines avec cette persistance des vibrations cérébrales une fois produites. […] Tous les phénomènes cérébraux, en tant que tels, sont explicables par ce que Dubois-Reymond appelle « l’astronomie moléculaire du cerveau ». […] Ribot et Maudsley, un phénomène biologique qui n’aurait qu’accidentellement un reflet psychologique ; elle est un phénomène indivisiblement psychologique et mécanique, mais essentiellement psychologique. […] Ce phénomène s’observe souvent chez les mourants74.

147. (1856) Cours familier de littérature. I « IIe entretien » pp. 81-97

C’est le phénomène moitié matériel, moitié intellectuel, de la translation de la pensée de l’un dans l’esprit de l’autre, ou de la pensée d’un seul dans l’esprit de tous. Ce phénomène de la translation de la pensée de l’esprit de l’un dans l’esprit de l’autre, était nécessaire dans le plan divin pour que l’homme pût se communiquer à l’homme. […] C’est la littérature qui opère ce phénomène de la transmission de l’âme, non plus d’un homme à un homme, mais d’un siècle à cent autres siècles.

148. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre III. Les questions que l’historien doit se poser. » pp. 16-17

2° Quels sont, en ce même moment, ses multiples rapports avec les autres phénomènes qui l’environnent ? […] Traduisons tout cela en langage plus simple : Par la complexité, par la solidarité, par la mobilité du vaste ensemble que l’historien d’une littérature embrasse, il est obligé : D’abord de distinguer, dans la suite ininterrompue des âges, des époques enfermées entre des dates aussi précises que faire se peut ; Ensuite de trouver la formule générale de la littérature pendant chacune de ces époques ; Puis d’indiquer, ses attaches, lors de ces mêmes époques, avec tous les phénomènes d’ordre divers au milieu desquels elle évolue ; Enfin, d’expliquer par quelles transitions et, si possible, par quelles causes et suivant quelles lois elle a passé de l’une à l’autre.

149. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VII. Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire » pp. 81-83

Mais nous n’avons à dessein considéré jusqu’ici dans l’histoire littéraire que des choses qui peuvent être matière à science, des phénomènes et la liaison entre ces phénomènes.

150. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Avertissement de l’auteur »

Mais je n’ai pas dû choisir cette dernière dénomination, non plus que celle de philosophie des sciences, qui serait peut-être encore plus précise, parce que l’une et l’autre ne s’entendent pas encore de tous les ordres de phénomènes, tandis que la philosophie positive, dans laquelle je comprends l’étude des phénomènes sociaux aussi bien que de tous les autres, désigne une manière uniforme de raisonner applicable à tous les sujets sur lesquels l’esprit humain peut s’exercer.

151. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Le théâtre français lui-même n’échappe pas au même phénomène. […] Voilà une des faces du phénomène ; examinons l’autre. […] Nous pouvons donc conclure que, si le réel est le vrai dans la présentation des phénomènes, il n’est pas toujours le vrai dans la représentation de ces mêmes phénomènes. […] Dans la conception de cette scène, ce n’est pas la vue d’un phénomène qui a déterminé l’idée, mais, au contraire, l’idée qui a ramené dans l’imagination du poète la représentation d’un phénomène. […] Quand on transporte le monde extérieur, objets ou phénomènes, sur la scène, on n’en donne naturellement qu’une copie, qu’une imitation.

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