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12. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 15, le pouvoir de l’air sur le corps humain prouvé par le caractere des nations » pp. 252-276

Pourquoi des peuples qui demeurent à une même distance de la ligne sont-ils si differens l’un de l’autre. Une montagne sépare un peuple d’une constitution robuste d’avec un peuple d’une constitution foible, un peuple naturellement courageux d’avec un peuple naturellement timide. […] En effet, l’yvrognerie et les autres vices sont plus communs chez un peuple que chez un autre peuple. […] Les nations principales de l’Europe ont aujourd’hui le caractere particulier aux anciens peuples qui habitoient la terre qu’elles habitent aujourd’hui, quoique ces nations ne descendent pas de ces anciens peuples. […] Il est vrai que ces peuples étrangers ont aboli l’ancienne langue.

13. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

Quelle république, quelle noblesse, quelle royauté dans un même peuple ! […] Ces deux peuples sont la France et l’Autriche. […] Comment remplaceriez-vous ce peuple gouvernant par les gouvernés ? […] Cela est naturel : c’est par en haut que les peuples pensent, c’est par le cœur que les peuples sentent ; la pensée et le sentiment ne sont pas dans les membres. […] L’inviolabilité des régimes intérieurs des peuples chez eux est le droit commun : le droit des peuples, le droit des républiques, le droit des théocraties, je dirai plus, le droit du destin.

14. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

C’était devant le peuple que tonnait Démosthène, et l’éloquence était proscrite dans l’aréopage. […] C’est le peuple qui frémit, qui palpite, qui jette des cris, qui verse des larmes. […] Il en est des peuples comme des hommes, et leur marche est la même. […] Le fanatisme qui, chez un peuple éclairé, étouffe les lumières, les faisait naître chez un peuple ignorant. […] La poésie a eu la même marche chez tous les peuples.

15. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

Elle se réduit à une suite de préceptes moraux dont l’observance est imposée à ces peuples par leur législation. […] Il faut bien reconnaître que les Hébreux ont été le premier peuple, et qu’ils ont conservé sans altération les monuments de leur histoire depuis le commencement du monde. […] La confusion des langues qui suivit eut lieu chez les enfants de Sem, chez les peuples orientaux. […] C’est ainsi que la Grèce commença à avoir quelques notions certaines sur les peuples étrangers. […] Tant les premiers peuples se connaissaient peu, à une distance si rapprochée, et lors même qu’aucune mer ne les séparait !

16. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre IV. Conclusion. — D’une république éternelle fondée dans la nature par la providence divine, et qui est la meilleure possible dans chacune de ses formes diverses » pp. 376-387

Ainsi le zèle même du peuple pour la religion le conduisait à la souveraineté civile. C’est en cela que le peuple romain surpassa tous les autres, c’est par là qu’il mérita d’être le peuple roi. […] D’abord il s’élève du milieu des peuples, un homme tel qu’Auguste, qui y établit la monarchie. […] Elle fut pour les peuples un moyen de parvenir aux gouvernements populaires. […] Le peuple pris en général veut la justice.

17. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VII »

. — Les peuples qui imposent leur langue et les peuples qui subissent les langues étrangères — Peuples et cerveaux bi-lingues. […] Nous avons de tout temps emprunté des mots aux divers peuples du monde, mais le français possédait alors une volonté d’assimilation qu’il a négligée en grande partie. […] Il y a deux sortes de peuples : ceux qui imposent leur langue et ceux qui se laissent imposer une langue étrangère. […] Les peuples bilingues sont presque toujours des peuples inférieurs. […] Je résumerai en un mot ma pensée : le peuple qui apprend les langues étrangères, les peuples étrangers n’apprennent plus sa langue.

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