C’est à cause de lui que je me suis brouillée avec l’Impératrice… Et tout ce qu’il a eu par moi… Dans mon dernier séjour à Compiègne, il m’a demandé trois choses, j’en ai obtenu deux de l’Empereur… Et qu’est-ce que je lui demandais… Je ne lui demandais pas de renoncer à une conviction… je lui demandais de ne pas s’engager dans un traité avec Le Temps, et de la part de Rouher, … je lui ai tout offert… Il aurait été à La Liberté avec Girardin, c’était encore possible, c’était de son monde… Mais au Temps, nos ennemis personnels… où tous les jours on nous insulte ! […] Après ses expectorations amères contre notre roman, son hostilité personnelle contre son héroïne, Sainte-Beuve nous a proposé décidément, par l’intermédiaire de Charles Edmond, de nous faire deux articles dans le Temps. […] Au premier mot de cette lettre je devinais quelque cancan d’ennemi… Allons, jusqu’à la fin, même au bord de sa tombe, Sainte-Beuve sera le Sainte-Beuve de toute sa vie, l’homme toujours mené dans sa critique par les infiniment petits, les minces considérations, les questions personnelles, la pression des opinions domestiques autour de lui9. […] Oui, je le proclame avec un certain orgueil, l’amour de la vérité, — cela qui a été l’ambition et la recherche de notre journal, n’a laissé rien filtrer de nos rancunes personnelles ou de nos ressentiments de la critique, dans la portraiture des gens que nous avons peints.
Maintenant cette représentation n’ayant pas lieu, je tiens à la disposition de la Société la somme de 500 francs pour laquelle j’avais annoncé vouloir contribuer au monument de Flaubert, regrettant, mon cher Maupassant, que vous ne m’ayez pas écrit directement, enchanté que j’aurais été de me décharger, en ces affaires délicates — où je n’ai été que l’instrument de vouloirs et de désirs qui n’étaient pas toujours les miens, — de toute initiative personnelle. […] Au fond le vol produit une propriété personnelle qui est contraire à la doctrine. […] Et je vous garantis une vente de quarante exemplaires3. » Dimanche 3 avril Pour les objets que j’ai possédés, je ne veux pas, après moi, de l’enterrement dans un musée, dans cet endroit où passent des gens ennuyés de regarder ce qu’ils ont sous les yeux, je veux que chacun de mes objets, apporte à un acquéreur, à un être bien personnel, la petite joie que j’ai eue, en l’achetant. […] Jeudi 14 juillet « Ne mentez pas, dit aujourd’hui, avec une très grande justesse, Daudet au petit de Fleury, et faites d’après nature, absolument comme vous voyez, c’est seulement comme cela, que vous aurez quelque chose de personnel.
En analysant la manière dont il figure ses personnages, nous avons détruit ce qui nous semble être la loi suprême de la personation littéraire qui serait le maintien d’un équilibre délicat entre ce qu’il y a de constant, de personnel dans chaque caractère, et ce qu’il subit de variations au cours des circonstances, du temps. […] Enfin, en suprême artiste de la prose, Tolstoï suggère les puissantes émotions qu’il suscite par la nature même de tout ce qu’il ouvre, non sans y mêler trop souvent encore des accents personnels, l’expression d’une sensibilité maladive qui depuis sa prédominance a fait de lui un moraliste mystique et détaché du monde. […] Pour Tourguénef l’ascendant artistique est moindre, mais la popularité personnelle plus grande. […] La plupart des artistes percevaient vivement plutôt, l’intérêt extrême de l’intrigue, la bizarrerie des personnages chez Dostoïewski, la merveilleuse force d’analyse, l’étendue de la composition chez Tolstoï, s’arrêtant ainsi de préférence à ce qu’ils ont de mérites techniques, et non à ce qui nous paraît avoir causé leur succès, à la violence, à l’ardeur inquiète dont ils ont exprimé leurs sentiments personnels dans leurs œuvres, à l’intensité et à la qualité de leurs émotions.
Mais nos conjectures personnelles sur l’œuvre de Job ne sont pas, comme on pourrait le croire, de fantastiques excursions de l’imagination ; elles sont motivées et autorisées pour nous par une étude de trente ans des traditions, des histoires des monuments, des philosophies et des poésies de l’Orient primitif. […] Nous prions nos lecteurs de les lire comme nous les leur donnons, c’est-à-dire comme une opinion personnelle, non à croire sur parole, mais à examiner. […] Est-ce qu’il y a une scène et un dialogue au monde comparables, en majesté tragique, en intérêt personnel, en pathétique universel, à cette scène et à ce dialogue entre le Créateur et sa créature ? […] Ma philosophie personnelle XIII Ce que je vais faire ici est très hardi : c’est pour ainsi dire la confession générale, non de ma vie, mais de mon âme.
Cette cause lui est trop personnelle. […] Lorsqu’on arrivera aux détails personnels de l’histoire, Charles IX, Catherine de Médicis et le cardinal de Lorraine prendront chacun leur part dans ce conseil suprême qui précéda une exécution impossible à empêcher, et dont la Haine a fait plus tard un guet-apens ; mais les hommes qui ont le sentiment des nécessités politiques ne s’abaisseront jamais à reprocher à ces trois têtes, jusqu’à présent maudites, d’avoir voulu transformer un coup de peuple en coup d’État. […] Il n’y a de puissant que ce qui est personnel. […] Pèlerin du Moyen Âge attardé dans nos mauvais jours, il voulait aller à Jérusalem, non pas pour écrire à son retour ses impressions personnelles (il n’aurait pas pour si peu tracassé la poussière des chemins), mais pour en rapporter une œuvre savante, utile à sa foi, utile surtout à l’incrédulité des autres.
En ce temps-là, on était apprenti aux divisions ; en celui-ci, tout le monde y est maître. » Et ce n’est point par intérêt personnel qu’il parle, dit-il, car « j’avais assez et trop de connaissance de la jalousie qu’il (Henri IV) portait à ceux de ma condition et religion, et connais bien que nous ne fûmes jamais plus considérables qu’à présent. » Mais cet intérêt qu’il a comme religionnaire et comme l’un des grands du royaume, il le met sous ses pieds un moment et le subordonne (ce qu’il ne fera pas toujours) à sa qualité de Français : Je regrette, s’écrie-t-il, en la perte de notre invincible roi, celle de la France. […] Au lieu d’une route désormais tout ouverte pour lui de grand capitaine en plein soleil, de généreux et féal Français, sous un grand homme dont il aurait été le lieutenant illustre et le second, il va se trouver engagé par la force des choses dans une vie de faction, de lutte en tous sens, de dispute pied à pied et de chicane avec les siens et les orateurs envieux de son parti, de rébellion en face des armées et de la personne même de son roi, d’alliance continuelle avec l’étranger ; il va former et consumer ses facultés d’habile politique et d’habile guerrier dans des manœuvres où l’intérêt et l’ambition personnelle font, avec les noms sans cesse invoqués de Dieu et de conscience, le plus équivoque mélange, tellement que celui même qui s’y est livré si assidûment serait bien embarrassé peut-être à les démêler.