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43. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

La jeune personne gardait toujours une pension de 600 livres de la reine, et en 1639 elle mérita, pour sa beauté et sa bonne réputation, d’être mariée à M.  […] Elle s’habillait avec le soin et la curiosité permise aux personnes qui veulent être bien sans luxe, sans or ni argent, sans fard et sans façon extraordinaire. […] Mme de Motteville était de ces personnes modérées, et elle nous donne là le ton de son âme. […] Tous les hommes sont naturellement esclaves de la fortune ; et je puis dire n’avoir guère vu personne à la Cour qui ne fût flatteur, les uns plus, les autres moins. […] Cette personne rare, cette honnête femme de tant de jugement et d’esprit, mourut en décembre 1689, vers l’âge de soixante-huit ans.

44. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Je sais que pour les personnes peu initiées à ces sortes d’études, bien d’autres développements eussent été nécessaires. […] Pour ne citer que des livres écrits en français, les personnes qui voudront bien se procurer les ouvrages suivants : […] Personne ne doute des principaux traits de la vie de François d’Assise, quoique le surnaturel s’y rencontre à chaque pas. […] Ni les personnes du peuple, ni les gens du monde ne sont compétents pour cela. […] Les personnes qui souhaiteraient de plus amples développements peuvent lire, outre l’ouvrage de M. 

45. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages » pp. 323-340

On reconnoît si le poëte a choisi un objet touchant et s’il l’a bien imité ; comme on reconnoît sans raisonner si le peintre a peint une belle personne, ou si celui qui a fait le portrait de notre ami l’a fait ressemblant. […] Ainsi quoique ces personnes ne soient point capables de contribuer à la perfection d’un ouvrage par leur avis, ni même de rendre methodiquement raison de leur sentiment, leur décision ne laisse pas d’être juste et sûre. […] Le mot de public ne renferme ici que les personnes qui ont acquis des lumieres, soit par la lecture, soit par le commerce du monde. […] Le public dont il s’agit ici est donc borné aux personnes qui lisent, qui connoissent les spectacles, qui voient et qui entendent parler de tableaux, ou qui ont acquis de quelque maniere que ce soit, ce discernement qu’on appelle goût de comparaison, et dont je parlerai tantôt plus au long. […] Quand un orateur fait bailler et dormir son auditoire, ne passe-t-il pas pour constant qu’il a mal harangué, sans qu’on songe à s’informer si les personnes que son discours a jettées sur le côté sçavoient la rhetorique.

46. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Dans cette raillerie de la princesse Wilhelmine, il se mêlait bien plus de gaieté encore et d’irrésistible sentiment du ridicule que de malice amère ; elle ne chercha jamais à rendre à personne le mal qu’elle en avait reçu. […] Or, elle n’avait obtenu du feu roi cette jeune personne qu’à la condition expresse et sur sa parole d’honneur qu’elle ne la marierait pas hors de Prusse. […] Une compassion mal placée, et une trop grande faiblesse pour une personne que je me croyais entièrement attachée, m’ont fait faillir. […] Il ne manque uniquement que votre chère personne pour couronner l’œuvre… » À défaut de la princesse, l’œuvre ne lui parut couronnée que lorsque, dix ans après, il eut Voltaire. […] Ainsi, ne connaître des uns que leurs livres, et, pour plus de sûreté, se priver de leur personne ; — des autres, ne connaître que la personne, en évitant soigneusement leurs livres : la recette est bonne à retenir, et peut-être quelquefois encore à appliquer.

47. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — II. (Suite et fin.) » pp. 421-440

Mme des Ursins se met en avant volontiers et s’engage de toute sa personne. […] Est-ce que vous voulez vous priver d’avoir commerce avec une personne d’esprit et de mérite, et qui peut vous entretenir sur toutes sortes de matières ? […] Mme de Maintenon est inaccessible ; elle garde dans sa grandeur des habitudes de vie étroite et particulière : c’est comme un reste de prude dans une personne de si parfait agrément. […] Mais, dans ces querelles où celle-ci était si attentive et si initiée, comme on sent chez l’autre une personne qui prend naturellement le dessus, et qui mène le tout, haut la main ! […] On ne connaît bien la duchesse de Bourgogne, Mme de Caylus, et bien d’autres personnes d’aimable renom, que lorsqu’on les a vues revenir chaque jour dans cette correspondance.

48. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Aucun d’eux ne naquit riche et aucun d’eux n’a pillé ni rançonné personne. […] Beaucoup de personnes pieuses s’y rencontrèrent. […] Il ne parlait à personne ; mais son œil timide avait beaucoup de douceur. […] Je n’ai jamais su son nom, et même je crois que personne ne le savait. […] En vrai sage, il se tut, ne dit plus mot à personne et eut le repos.

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