C’était un Allemand, — un musicien chez qui la musique a toujours bourdonné autour de la pensée, — un peintre qui confondait, comme beaucoup d’autres venus après lui et qui ont élargi son erreur, les procédés de la peinture avec les procédés littéraires, — c’était, enfin, une sensibilité d’artiste soumise à toutes les variations du baromètre, bien plus qu’une intelligence d’inventeur… L’à-propos de l’heure fit sa fortune. […] Le Neveu de Rameau lui donna cette préoccupation de l’effet sensible dans les arts, ce goût de la peinture et de la musique, — de la musique, dans laquelle il voyait tant de choses, comme on les voit dans les nuages : — précisément parce qu’elles n’y sont pas !
L’hagiographie, cette peinture byzantine littéraire, avec son inspiration macérée, avec ses nimbes mystérieux et rayonnants, ne touche guères que les cœurs qui les voient, ces nimbes, sans qu’on ait besoin de les leur montrer, et c’est pourquoi l’abbé Maynard a mieux aimé faire de l’histoire, — de la vaste et forte peinture d’histoire, — avec tout le ragoût de critique et de renseignement qu’une civilisation très avancée et très difficile exige maintenant de l’historien.
l’exactitude dans le sens de renseignement, de description et de notions complètes et scientifiques des choses… La littérature de la dernière moitié du xixe siècle, annonce dogmatiquement Feydeau, sera la peinture exacte de ce qui est. […] C’est, en effet, cette exactitude, pour laquelle on oublie trop la manière dépeindre, que je trouve, dans les nouveaux romans de Feydeau, mise à la place de la peinture.
On employe ce mot dans la Sculpture & dans la Peinture. […] Ce terme est consacré en françois, comme chez les anciens Romains, à la Sculpture, à la Peinture, à l’Eloquence, & principalement à la Poésie. Il ne signifie pas en Peinture & en Sculpture précisément la même chose que grace. […] La force outrée est dure dans la Peinture, empoulée dans la Poésie. […] Certains traits d’imagination ont ajouté, dit-on, de grandes beautés à la Peinture.
En général, on ne connaît guère de son poème que l’invocation à Vénus, la prosopopée de la nature sur la mort, la peinture énergique de l’amour et celle de la peste. […] De quel prix seraient des ouvrages antiques où les aventures fictives s’uniraient à la peinture vraie des mœurs et de l’état social ! […] Il serait impossible de tirer de là une peinture fidèle, un sentiment vrai, une seule expression naturelle et vive. […] Molière, dans la Princesse d’Élide, peut donner l’idée de ce mélange de passion sans vérité, et de peintures champêtres sans naturel. […] On a souvent admiré qu’un poète d’un génie si fier et si sombre ait excellé dans les peintures gracieuses.
La Poésie ne vit que de fictions, d’images, d’ornemens ; & la peinture, qui est une espece de Poésie en son genre, n’offre-t-elle pas à l’imagination mille traits capables d’embellir un Poëme ?