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16. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

Je suis allé trouver mon vieil ami de Lucques, le fameux docteur Bernabo, qui, quoique retiré de ses fonctions d’avocat du duc, donne encore des consultations gratuites aux pauvres gens de Lucques et des villes voisines. […] Qu’on prenne tout, qu’on nous jette tout nus dans le chemin, mais qu’on nous rende nos deux pauvres innocents ! […] — Que je t’ai coûté de tourments et à eux, reprit-il, ma pauvre Fior d’Aliza ! […] C’est pourtant comme cela que nous entrâmes à Lucques, monsieur, moi disant mon chapelet derrière le frère quêteur ; et lui, en montrant mon beau-frère, marchant à tâtons derrière nous, guidé par son pauvre chien estropié. […] — À toi maintenant, dit-elle à Fior d’Aliza ; il n’y a que toi qui saches ce que tu pensais pendant que nous nous reconsolions en causant ainsi, peut-être pour la dernière fois, avec notre pauvre Hyeronimo.

17. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

pauvre créature ! […] De ce que, apparemment, notre âme s’ennuie sur la terre, pauvre exilée ! […] Pauvre âme, pauvre âme, qu’as-tu donc ? […] Pauvre bête ! […] — « Pauvre cœur, n’auras-tu pas trop de poids ?

18. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

De là, dit-elle, son goût à elle, de tout temps, pour les prisons et les pauvres prisonniers. […] Tu peux continuer à relever l’âme de ta pauvre sœur par la considération dont je sais que tu t’entoures. […] A quel point faut-il que je sois pauvre pour te laisser si pauvre ! […] Je suis donc une femme bien désolée, mon pauvre ami ! […] Je n’ai rien aimé de plus qu’elle et mon pauvre frère Félix, dont l’absence et l’abandon me minaient, et aussi ma pauvre sœur Cécile dont je secours si mal les dernières années.

19. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Ma pauvre Laurette ! […] pauvre vie… va ! […] — La pauvre femme ! […] ma pauvre montre d’argent ! […] Est-ce à cause de cette pauvre femme ?

20. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre III. Services locaux que doivent les privilégiés. »

À la naissance du Dauphin, les Augustins de Montmorillon en Poitou ont payé de leurs deniers les tailles et corvées de dix-neuf pauvres familles. […] Les chanoines réguliers de Domièvre en Lorraine nourrissent soixante pauvres deux fois par semaine ; il faut les conserver, dit la supplique, « par pitié et compassion pour le pauvre peuple dont la misère est au-dessus de l’imagination ; où il n’y a pas de couvents réguliers et de chanoines de leur dépendance, les pauvres crient misère56 ». […] C’est elle qu’on trouve partout, lorsqu’il y a des sacrifices à faire ». — En vingt endroits, on déclare que les religieux sont « les pères des pauvres ». […] Désormais on pense aux pauvres, et l’on se fait honneur d’y penser. […] Puisqu’ils vivent de ces droits, il faut bien qu’ils les exercent, même quand le droit est lourd, même quand le débiteur est pauvre.

21. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

Si un prince vient au monde, le canon le salue, et ce salut annonce le bonheur ; mais lui, pauvre fils d’un pauvre tailleur, pas même un coup de buquoire45 n’annonça sa venue. […] Il grandit, il prospère, au fond de son pauvre petit berceau tout farci de plumes d’alouettes, maigre, menu, nourri pourtant de bon lait, et joyeux comme le fils d’un roi. […] Il dit tout cela, mais il sait aussi, avec sérieux, qu’il est du peuple et pauvre, qu’il l’a été tout à fait d’abord, et que d’autres le sont, pour qui il chante. […] Pourtant une idée vient à la pauvre mère, et, sortant, elle leur dit d’attendre un moment et d’espérer. […] Le second petit tableau nous montre la pauvre Marguerite seulette dans sa maison, ignorant encore son malheur et se disant à elle-même ses espérances et ses craintes.

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