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423. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Mystères. » pp. 35-37

Ces sortes de spectacles parurent si beaux dans ces siècles ignorants, que l’on en fit les principaux ornements des réceptions des princes, quand ils entraient dans les villes ; et comme on chantait noël, noël, au lieu des cris de vive le roi, on représentait dans les rues la Samaritaine, le Mauvais Riche, la Conception de la sainte Vierge, la Passion de Jésus-Christ, et plusieurs autres mystères, pour les entrées des rois. […] Telle est l’origine de notre théâtre, où les acteurs qu’on nommait Confrères de la Passion, commencèrent à jouer leurs pièces dévotes en 1402.

424. (1914) Une année de critique

Il nous décrit seulement leurs passions fatales et leurs erreurs. […] Que vaut cette description de la passion par un homme qui ne la connut point ? […] Et cela lui permet de plier cette passion au gré de son imagination. […] que de passions dévorantes ! […] Il n’a pas de passions (si ce n’est la passion de raisonner), il n’a que des idées de passions ; mais tout d’abord il ignore son infirmité.

425. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Dès les premiers temps, un grand éclat vint irriter à la fois et flatter sa passion glorieuse, et donner jour aux vanités de son cœur. […] Comme sa passion l’obligea à ne mettre la politique qu’en second dans sa conduite, d’héroïne d’un grand parti elle en devint l’aventurière. […] « Elle parloit sensément, modestement, charitablement et sans passion ; « On ne remarquoit jamais dans ses discours de mauvais raisonnements. […] « C’étoit au contraire faire sa cour auprès d’elle, que de parler de tout le monde avec équité et sans passion, et d’estimer en eux tout ce qu’ils pouvoient avoir de bon. […] Ses relations avec ses deux frères eurent tout le train et toute l’apparence orageuse des passions.

426. (1898) Essai sur Goethe

Celui-ci était tout intelligence, celui-là tout passion. […] L’on y chercherait en vain quelque trait de sentiment fort, de passion profonde. […] Je sais bien qu’il est très difficile de soutenir une appréciation aussi délicate, qui dépendra toujours du sentiment de chacun : nous nous trouvons devant des lettres de passion, qui donnent très bien l’impression de la passion, dans le style particulier qu’on employait à l’époque. […] songea-t-il sans doute, il y a donc des êtres en qui la passion est réellement assez forte pour les pousser à de telles violences ! […] Quand il l’écrivit, Goethe était encore capable de passion, mais non plus de naïveté.

427. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Il pense en effet que seuls les hommes grossiers sont susceptibles de passion. […] Que nous passions notre existence dans telle ou telle occupation, cela est peu caractéristique. […] Grâce à leur méthode, ils parvinrent même à la passion. […] La chair de ces suaves héroïnes s’embrase d’une ardente passion. […] La passion qu’ils y insufflent augmente le pathétique des auditeurs et ranime l’orgueil de la tribu.

428. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blanchecotte, Augustine-Malvina (1830-1897) »

Comme celle-ci, Mme Blanchecotte a souvent des éclats et des véhémences de passion d’une sincérité poignante. […] Ceux qui aiment exclusivement les tableaux voyants, les couleurs brillantes et criardes, les éclats de la passion sensuelle, ne goûteront point ces chants, ceux qui aiment les émotions tendres, les sentiments élevés, les accents purs, les liront et les reliront avec plaisir.

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