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492. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Mais les dernières paroles que laissa échapper David en résumant ses observations sur l’ouvrage excitèrent l’attention du jeune écolier. […] Étienne n’éprouva ni surprise ni timidité pour lui répondre après qu’elle lui eut adressé la parole. […] Tous ces petits préparatifs se firent sans embarras, sans affectation et même sans beaucoup de paroles. […] David ne lui dit que des paroles insignifiantes et lui conseilla de peindre si cela lui faisait plaisir. […] Un certain Guirault porta la parole et dit : « Ô crime !

493. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Donc, d’après la parole du Christ, ce Cartaphilus attend. […] Mais ces paroles ne sont pas les mêmes. […] Il a supprimé le coup porté au Seigneur, reste de l’antique légende de Malc, et il a changé les paroles fatales du Christ. […] Voici le troisième : Ne crois jamais à une parole incroyable. […] Ces paroles sont visiblement altérées, soit par Giovanni, soit par Antonio, soit par le copiste.

494. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Le seigneur Arnould, évêque de Metz, dont la parole était douce et persuasive, rétablit à la fin la concorde. […] Après ces paroles, il se renverse, son gros cou de côté, et le sommeil s’empare de lui. […] Montaigne rappelle ces paroles, et Montaigne se connaissait en amitié. […] Sa parole est réservée, sa vie est transparente. […] Sera-t-il exalté à cause des paroles d’Hamlet : « Vieille taupe ! 

495. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

Fior d’Aliza (suite) Chapitre IV (suite) CIV — J’avoue, monsieur, que je n’y avais jamais pensé et que je restai muet à cette réponse ; mais si ma parole ne pouvait repousser sa raison, toute ma vie en moi protestait contre cette iniquité de l’homme de loi. […] CVI Magdalena resta immobile, pétrifiée, muette à ces paroles dont elle comprit bien la malice. […] Le crépuscule, qui commençait à tomber et à assombrir l’air dans la cabane, la vêtissait d’une brume de Rembrandt, dans l’angle, entre l’âtre et la fenêtre ; ce demi-jour, presque nuit, rassurait sa timidité un peu sauvage ; et puis on voyait qu’elle attendait quelqu’un à chaque minute (c’était Hyeronimo), et qu’elle avait besoin de parler fiévreusement de lui et d’elle pour dévorer par des paroles l’amoureuse impatience de ce cher retour. […] Aidez-moi donc, ma tante ; je ne sais pas dire, je m’embrouille dans lui et dans moi sans pouvoir les démêler dans mes paroles, comme je n’aurais pas su les démêler dans notre inclination l’un pour l’autre ; enfin, c’est comme si mon cœur avait battu dans son sein, et comme si son cœur avait battu dans ma poitrine, ou plutôt, non, ce n’étaient pas deux cœurs, c’était un seul cœur en deux personnes. […] J’y mêlais des soupirs et des paroles tout bas dans mon cœur, tout en jouant ; cela allait bien tant que l’air du couplet était sérieux, dévot et tendre comme mon idée ; mais à la fin du couplet, quand il fallut jouer la ritournelle, la ritournelle gaie, folle et sautillante comme les éclats de voix du pinson ivre de plaisir, au bord de son nid sur les branches, oh !

496. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

De même à Fontenay en Poitou : après une bonne défense, la ville se rend et capitule sans vouloir rien mettre par écrit, sans demander d’otages, mais en se fiant entièrement en la foi et en la parole de Henri qu’ils savent bien être inviolable : « De quoi ce brave courage se trouva tellement touché, qu’il accorda tant aux gens de guerre qu’aux habitants quasi tout ce qu’ils voulurent demander, et le leur fit observer loyaument, traitant ceux de la ville tout ainsi que si elle n’eût point été prise par siège. » Le soin que mettent les secrétaires de Sully à enregistrer ces actes de clémence et ce nouveau droit de la guerre, prouve à quel point il était nouveau en effet, et combien il tranchait sur les mœurs et les habitudes du temps. […] C’est ce cortège tout chevaleresque et seigneurial que Henri IV, qui chassait par la plaine autour de Rosny, rencontra à l’entrée du bourg ; il y applaudit, il en sourit un peu ; il eut pour son brave serviteur, en l’embrassant, de bonnes et vives paroles, et de généreuses promesses qu’il sut tenir avec le temps : « Je n’aurai jamais bonne fortune ni augmentation de grandeur que vous n’y participiez. » Rosny, qui aimait le comptant, demandait quelques jours après le gouvernement de la ville de Mantes, que Henri lui refusait, de peur d’offenser les catholiques. Irrité du refus, il avait de grosses paroles avec le roi, « jusqu’à lui reprocher la longueur de ses services, tant de dépenses faites, de plaies reçues, et de sang épandu ». […] Une bonne parole, une gaieté du roi le rappelle et le remet en belle humeur.

497. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Il y a dans ce grand homme plus de vers faibles qu’il n’y en a d’incorrects ; mais, malgré tout cela, nous savons vous et moi, que personne n’a jamais porté l’art de la parole à un plus haut point, ni donné plus de charme à la langue française. […] Il est bien vrai que ce ne sont là que des paroles ; que si Jean-Jacques était venu à Genève pour y tenter une insurrection, et s’était vu obligé de se réfugier à Ferney, et que si on avait dit tout d’un coup à Voltaire à table, en train de se déchaîner contre lui : « Le voilà qui entre ! […] Malheureuse parole ! […] Et c’est ainsi que lorsqu’il s’est agi d’une introduction pour le présent recueil, il est allé tout droit dans sa modestie vers l’écrivain qui peut paraître, au meilleur titre, concilier en lui ces deux filiations, ce double mérite de la haute critique et de la gentillesse de parole et d’esprit ; il s’est donc adressé à M. 

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