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892. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Papesse Jeanne » pp. 325-340

Il n’en est pas de même, à ce qu’il paraît, dans les autres pays de l’Europe. […] Donc, Emmanuel Rhoïdis, — s’il existe, s’il n’est pas quelque pseudonyme doublé d’un traducteur anonyme, ce qui ferait masque sur masque et rendrait la mystification plus sûre, — Emmanuel Rhoïdis, l’auteur de cette Papesse Jeanne 30 qui paraît si tard, serait coupable, dans ce cas, d’avoir mis un bien joli nom au bas d’une bien vilaine chose. […] En vain nous dit-il que la Grèce TOUT ENTIÈRE, quand le livre parut, se tordit de rire… (était-ce dans les Jeux olympiques ?) […] parole d’honneur, tout cela me paraît un peu bien suspect, et ressemble à un petit coup monté dans l’intérêt d’un livre dont on veut exagérer les proportions et l’importance.

893. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

Il paraît que les démocrates enrichis ont la même fatuité ; car, enfin, ce n’est pas un gentilhomme — pas même de Molière — que Μ. de Girardin ! […] Rodrigues, qui ne paraît pas et qui n’a pas besoin de paraître dans les combinaisons de l’auteur. […] Il paraît qu’on a fait la lessive à Μ. de Girardin !

894. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

Forgues a donné, lui, tout ce qu’il a pu de cette correspondance qui, malheureusement, s’arrête de 1839 à 1840, c’est-à-dire au curieux moment où Lamennais, âgé de plus de cinquante ans et cessant d’être ce qu’il avait été jusque-là, venait de publier ces Paroles d’un croyant que, dans la cécité de son illusion, il croyait un livre exclusivement politique, et qui firent l’effet, quand elles parurent, d’une torche dans un champ de blé. […] Tout le temps que Lamennais fut prêtre, ses écrits, qui rappelaient Bossuet et qui semblaient un écho de ses foudres, avaient la hauteur de la chaire chrétienne et la majesté d’un autel, et quand le prêtre eut déchiré sa robe, son génie noir et brillant, comme celui de ce rude Africain que l’on a comparé à un miroir d’ébène, ne parut que plus noir et plus sombre après l’extinction de l’auréole de foi qui l’avait illuminé cinquante ans. […] Il n’eut longtemps d’autre bonheur, ce lutteur qui paraissait infatigable, qu’à revenir à son coin de Bretagne, partageant son temps entre l’étude, la prière, la rêverie ; car ce terrible Lamennais, c’était un rêveur ! […] Elles sont spirituelles, en effet, et elles doivent l’être énormément pour le paraître encore du sein des flammes de tant de colères ; car la colère éteint d’ordinaire l’esprit d’un homme en l’enflammant.

895. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexandre de Humboldt »

Quand la première édition parut, les amours-propres blessés poussèrent un cri si aigu que nous nous imaginions trouver en cette Correspondance beaucoup de ces vérités malicieuses qui sont innocentes lorsqu’elles sont spirituelles, mais que les douillets de la sottise appellent des méchancetés, pour s’en plaindre et pour s’en venger. […] Le Kosmos, cette pyramide de faits, cette colonne Vendôme de grains de poussière superposés, lui a paru, tout inachevé qu’il est, beaucoup plus beau et surtout plus utile (la toquade du temps, l’utile !) […] On n’est pas méchant pour conserver une lettre de Jules Janin dans laquelle, afin de se faire accepter à la suite de la cour de Prusse, Janin promet d’y paraître convenable, sous un superbe habit de colonel. […] Il s’engorgeait de plénitude, et il paraissait un bavard immense qui stagnait, écumait, et qui ne s’écoulait pas.

896. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

Parmi ces titres peu nombreux et encore plus nombreux qu’aperçus, il a glissé ce livre sur Marie-Madeleine, et s’il ne l’a pas publié pour les besoins de son élection, puisqu’il était nommé quand le livre a paru, on peut cependant très bien croire qu’il l’a publié pour la justifier ou pour en témoigner à qui de droit sa reconnaissance. […] Cela paraît incroyable, n’est-ce pas ? […] mais le prêtre, qui s’est oublié, a été vengé par l’artiste qui n’a pas paru, car au : fond rien du talent d’autrefois du R.  […] Elle se place assez heureusement sur ses lèvres pour qu’elle y paraisse plus ferme, plus pure, plus ailée, que quand il écrit.

897. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

Quand la première édition parut, les amours-propres blessés poussèrent un cri si aigu que nous nous imaginions trouver en cette correspondance beaucoup de ces vérités malicieuses, qui sont innocentes lorsqu’elles sont spirituelles, mais que les douillets de la sottise appellent des méchancetés, pour s’en plaindre et pour s’en venger. […] Cet amour des faits, dans une nation qui n’a jamais beaucoup rêvé, mais dont le beau front pensif savait méditer, même sous la tente, cet amour des faits a fait accepter à la France, comme un des siens, cet Allemand, — mais Allemand de Berlin, — qui ne rêvait pas et qui s’occupait d’empiler les faits comme un statisticien français du dix-neuvième siècle, Le Kosmos, cette pyramide de faits, cette colonne Vendôme de grains de poussière superposés, lui a paru, tout inachevé qu’il est, beaucoup plus beau et surtout plus utile (la tocade du temps, l’utile !) […] Janin promet d’y paraître convenable, sous un superbe habit de colonel. […] Il s’engorgeait de plénitude, et il paraissait un bavard immense qui stagnait, écumait, et qui ne s’écoulait pas.

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