Gavarni n’est qu’un nom de guerre ; il s’appelle de son nom de famille Chevallier (Sulpice-Guillaume), né à Paris, mais, du côté de son père, originaire de Bourgogne ; du village de Saint-Sulpice, aux environs de Joigny.
C’est un vieillard qui se contente de peu, à qui suffit du sel, deux pains d’orge, et qui vit sans se plaindre, comme ont vécu ses pères.
Élevé, je l’ai dit, par un père de qui il a reçu une très bonne instruction littéraire, il a puisé de bonne heure auprès de son oncle Delécluze le goût des arts.
La maladie de ce digne magistrat affecte on ne peut pas plus péniblement tous ses administrés, qui le chérissent comme un père et oublient un moment leurs propres malheurs dans la crainte de perdre un préfet qui s’est tout entier consacré au bonheur du département… » Jean-Bon Saint-André rendit le dernier soupir le 10 décembre 1813.
Le roi cependant aimait sa belle-fille ; il l’aimait « autant et plus peut-être que ses propres enfants » ; il l’appelait familièrement de son petit nom de Pépa ; à ses premières couches, il se montra le père le plus affectueux et le plus tendre : « Le roi lui a constamment tenu la main pendant le travail, et l’on peut dire qu’elle est accouchée entre ses bras ; aussi en suait-il à grosses gouttes. » Mais que de difficultés et d’intrigues dans cette Cour partagée et divisée : la reine, Mesdames, Mme de Pompadour, et alentour, et au-dessous, des tourbillons d’ambitions sans nombre, tous se jalousant, se haïssant, et cherchant à s’emparer de cette puissance nouvelle qui entrait en scène !
De bonne heure orphelin de père et de mère, tombé sous la tutelle d’un frère aîné, il eut assez de peine à percer, et ne reçut qu’assez tard les marques de la protection du cardinal, qui avait été le patron de Rabelais.