Ouvrez Marmontel, Diderot, Rousseau, l’abbé Le Batteux, relisez les préfaces-manifestes de Gluck et les pamphlets relatifs à ses controverses avec Piccinni, vous y trouverez non seulement des idées de tout point analogues à celles que Wagner devait développer plus tard, mais encore la vision très nette d’un opéra idéal, espéré, attendu, dans lequel la magie de l’art des sons serait si étroitement alliée au charme de la poésie, que cet ensemble formerait une œuvre d’art de la plus parfaite unité. […] , lui dit-on, n’avait pas d’importance : et il raconte ainsi ce qu’il vit : « Sur la scène, au milieu d’un décor qui représentait une caverne taillée dans le roc, devant un objet censé figurer une enclume, était assis un acteur en maillot, les épaules couvertes d’une peau de bête ; il portait perruque et barbe postiche ; ses mains blanches, soignées, n’avaient rien de l’ouvrier (l’air dégagé, le ventre proéminent et l’absence de muscles trahissaient facilement l’acteur), et d’un marteau invraisemblable, il frappait, comme jamais on n’a frappé, un glaive non moins fantaisiste ; en même temps, il ouvrait étrangement la bouche et chantait des paroles qu’il était impossible de percevoir. » Afin de comprendre ou d’essayer de comprendre, Tolstoï recourut à son livret et il y apprit ce qu’il ignorait. […] À côté de ces pages de critique puérile, le livre du comte Tolstoï en renferme d’autres où, d’un puissant coup d’aile, le penseur s’élève soudain dans les hautes régions de l’esthétique, et d’un regard pénétrant nous ouvre, sur l’essence de l’art, des vues intéressantes et originales. […] L’important pour nous est que Nietzsche, par ces vues si pénétrantes et si nouvelles sur la tragédie dans l’antiquité, nous ait en même temps ouvert le chemin à la véritable compréhension de l’art et du génie de Wagner. […] Et dans ses thèmes de fugue, si énergiques, si parlants, si plastiques pourrait-on dire, dans les admirables cantilènes des adagios de ses ouvertures, suites, concertos, etc., se formule déjà la mélodie instrumentale moderne, dont le caractère poétique et suggestif nous ouvre un horizon infini de sensations, de rêves, de visions que la musique antérieure, avec ses rythmes dansants ou ses pauvres thèmes mélodiques empruntés à la liturgie, était impuissante à évoquer.
« Ces objets continuent à se peindre sur la rétine ; l’iris reste contractile, le nerf optique excitable ; la rétine reste sensible à la lumière ; car l’iris se ferme ou s’ouvre selon que la lumière est plus ou moins vive ; ainsi l’œil est sensible. […] Un Napolitain mime involontairement tous ses récits et tous ses projets : s’il annonce qu’il va monter à cheval, il lève la jambe ; s’il raconte qu’il a mangé d’un plat de macaroni, il ouvre les narines afin de mieux flairer et avance la langue entre les lèvres ; s’il pense à une ligne sinueuse ou droite, il la décrit de l’œil et du doigt.
Si vous ouvrez un volume de MM. de Régnier, Samain ou Merrill, si vous regardez les pâles imageries de MM. […] Mais puisque nous sommes las des décors mensongers, où dépérissent des roses anémiées, des sentiments compliqués et des sadismes cérébraux, ouvrons les Flamandes, la première œuvre du poète, pour nous y exalter parmi ces Édens charnels, ces idylles rouges, ces joies peut-être grossières, mais farouches, violentes, d’une pacifique et généreuse santé.
Alors la gueule du monstre s’ouvre, et la patte par laquelle l’agneau a été saisi, va rejoindre en l’air, tout ensanglantée, l’autre patte ; et le serpent resté un moment immobile dans son enroulement, de sa gueule qui a le rose pâle de l’ouïe d’un poisson, fait jaillir le dardement de sa petite langue fourchue, au scintillement noir, du noir d’une sangsue. […] Je porte à ta connaissance que l’an XXXIV du double règne de Philométor et d’Evergète II, lorsque Lochus est venu à Diospolis-la-Grande, certaines personnes ont envahi l’un des tombeaux qui m’appartiennent dans le Péri-Thèbes ; l’ayant ouvert, ils ont dépouillé quelques-uns des corps qui y étaient ensevelis, et en même temps ont emporté tous les effets, que j’y avais mis, montant à la somme de dix talents de cuivre.
De Cardaillac De Cardaillac, laromiguiériste indépendant et assez éclectique, est un esprit incomparablement plus souple et plus ouvert que Bonald. […] Première affirmation capitale quant à ce nouveau concept de « parole intérieure », mais elle ouvre un débat ultérieur (voir notre présentation) sur la continuité et la part de ce discours intérieur dans la pensée (voir notamment les différences avec le courant de conscience chez William James en 1890).
Les circonstances m’ont déterminé successivement à plusieurs genres ; et quelquefois par lassitude d’une même carriere, je m’en suis ouvert de nouvelles, où je ne me proposois d’autre prix que mon propre amusement. […] Quand, par exemple, il faut instruire le spectateur des divers mouvemens et des desseins d’un personnage ; et que par la constitution de la piece, ce personnage ne peut ouvrir son coeur aux autres acteurs principaux, le confident alors remédie à l’inconvénient ; et il sert de prétexte pour instruire le spectateur de ce qu’il faut qu’il sache. […] Le genie va toûjours loin du côté qu’il se tourne ; l’important est que la réflexion lui ouvre la véritable carriere. […] En effet depuis le petit soulevement que j’ai causé au parnasse, je n’entens contre moi que mes propres raisons ; et le plaisant est qu’on pense m’ouvrir les yeux, et qu’en me répétant, on veüille m’apprendre à moi-même ce que j’ai dit.