Si j’avais jamais osé demander quelque chose, née avec une impétuosité toujours prête à m’entraîner au-delà, n’aurais-je pas été exigeante dans toutes mes relations ? […] Si j’osais, en quoi que ce soit, me livrer à l’espérance, ne fatiguerait-elle pas trop mon âme ? […] Il faut pourtant que j’ose dire pourquoi, à première vue, le centre d’influence de Mme Swetchine ne m’attirait pas.
La pièce commence : il écoute d’abord avec la physionomie la plus épanouie comme pour narguer ses voisins : l’intérêt peu à peu s’engage ; l’émotion gagne ; mais, quand vient la scène où Eulalie épanche son âme brisée dans le sein de la comtesse, on ose à peine respirer ; on n’y tient plus, on entend dans la salle quelques soupirs oppressés, puis des sanglots : la figure du mauvais plaisant s’altère elle-même ; il retire ses mouchoirs, et finit par s’en servir discrètement pour essuyer de vraies larmes. […] » — Moralité étrange et plus vraie qu’on n’ose dire ! […] N’écris pas ces doux mots que je n’ose plus lire : Il semble que ta voix les répand sur mon cœur ; Que je les vois brûler à travers ton sourire ; Il semble qu’un baiser les empreint sur mon cœur.
Plus tard, dans la poursuite de l’armée anglaise commandée par Moore, Ney, tenté un moment de prendre la meilleure direction, n’ose le faire de son chef, et il ne vient plus ensuite qu’en réserve derrière Soult. […] Croyez-vous que les Anglais osent ainsi s’avancer loin de leurs flottes, surtout après ce qui vient d’arriver à Moore ? […] Croit-il avoir élevé un monument à la gloire de Napoléon en publiant une réprimande écrite en termes déplacés au gouverneur de Wilna, qui, par excès de zèle, osait dépeindre le véritable état des affaires ?
. — Reprenant donc ma pensée première, j’oserai affirmer, sans crainte d’être démenti, que Byron et De Sade (je demande pardon du rapprochement) ont peut-être été les deux plus grands inspirateurs de nos modernes, l’un affiché et visible, l’autre clandestin, — pas trop clandestin. […] Les portraits de jeunesse, pour les écrivains, ont donc avec raison leur moment, leur charme unique et leur éclair même de vérité : ne nous en repentons pas, mais osons passer franchement aux seconds. […] combien même qui aient osé et pu se recueillir assez pour la livrer sérieusement ?
M. de Cayrol, qui n’entend pas contradiction sur son héros, traite fort mal M. de Feletz, pour avoir osé mettre en doute l’agrément de Gresset en prose ; il me semble qu’au moment où il plaidait pour les agréments d’un autre, le digne biographe l’aurait pu faire en un style plus persuasif et mieux assorti ; pour moi, en ces matières d’urbanité, je suis accoutumé à reconnaître M. de Feletz comme un excellent juge. Non, Gresset, causeur et conteur, n’était rien moins qu’un Hamilton ; malgré ses succès dans deux ou trois cercles où on l’adopta, j’oserai conclure des récits mêmes de son biographe que, durant ces quinze années qu’il passa dans le monde de Paris, depuis sa sortie de chez les jésuites jusqu’à sa retraite à Amiens (1735-1750), Gresset n’eut jamais pied véritablement en plein milieu du siècle, et qu’il n’y tint jamais un de ces premiers rôles, ne fût-ce que d’amabilité brillante, qu’on a peine ensuite à quitter. […] Il n’a osé dire dans sa lettre qu’il désire passionnément une place dans votre Académie ; mais la duchesse de Chaulnes m’en a instruit, et connaissant la protection dont Votre Majesté l’honore et combien il mérite toutes les distinctions littéraires, je l’ai proposé pour être élu jeudi… » Frédéric répondit : « Chargez-vous de mes remercîments à Gresset.
qu’oses-tu faire ? […] Les Éginètes ne purent l’en détacher, et ils n’osèrent le tuer dans cette attitude ; mais ils tranchèrent ces mains convulsives qui restèrent crispées et cramponnées aux anneaux, et ils égorgèrent l’homme tout auprès. […] Eschyle dit, en deux mots, tout cela, par la bouche de son roi argien répondant à l’insolent messager : — « Tu n’es qu’un Barbare, et tu oses défier des Hellènes !