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370. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Les choses ordinaires de la vie contemporaine sont enveloppées d’un brouillard de familiarité qui obscurcit souvent leur signification. […] Il est probable que l’archaïsme de la langue suffira toujours pour empêcher un poète comme Dunbar de devenir populaire, dans le sens ordinaire du mot. […] Pope s’efforça de mettre Homère dans la langue ordinaire de son temps, mais à quel résultat arriva-t-il ? […] La prose française même maniée par des écrivains les plus ordinaires, est toujours remarquable, mais la prose anglaise est détestable. […] En ce qui concerne l’influence du modèle ordinaire sur notre école anglaise de peinture, on ne saurait dire qu’elle soit absolument bonne.

371. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Leur curiosité se porte sur des choses auxquelles d’ordinaire on ne fait pas attention. […] Quelles sont d’ordinaire les dimensions adoptées ? […] Ils ne font d’ordinaire que du symbolisme d’instinct. […] Ce n’est d’ordinaire qu’après d’innombrables essais que l’on obtient un résultat. […] D’ordinaire, la comparaison directe est impossible.

372. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Les chevaux éventrés marchent dans leurs entrailles, et, d’ordinaire, il y a dans une course dix hommes tués. […] Des choses intéressantes : cela exclut les événements trop plats ou trop bourgeois, les caractères trop effacés et trop ordinaires. […] Jusque-là il avait vécu presque seul ; les camaraderies ordinaires lui déplaisaient ; il y trouvait de la rudesse et même du cynisme. […] Là-dessus, un grand connaisseur de la créature humaine, Sainte-Beuve, a dit avec sa perspicacité ordinaire : « Chez Beaumarchais, il y aura toujours un cabinet secret où le public n’entrera pas. […] Par la profondeur et l’intensité absorbante de son rêve, une telle figure est hors du monde ordinaire, à tout jamais fixe dans son altitude, impassible et recueillie pour l’éternité.

373. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Cette espèce de drame est moins élevée par le langage que la tragédie, et plus haute que la comédie ordinaire. […] Le premier offre à la fois l’intérêt des aventures amoureuses et des passions ordinaires, et les intrigues risibles des personnages subalternes. […] Le langage du drame, quoique ordinaire, se distingue de l’enjouement moqueur dont elle anime le sien, par le ton sévère et douloureux que ses sujets particuliers exigent. […] Ses successeurs, jaloux de traiter la politique après lui, eurent tous l’infériorité ordinaire aux imitateurs. […] L’un et l’autre ont deux espèces : le nécessaire et le vraisemblable, ordinaires et extraordinaires.

374. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre VI. Utilité possible de la conversation »

Mais à l’ordinaire on ne songe guère à cela : la plupart des gens ne sont occupés qu’à dégorger ce qu’ils croient savoir, à tirer la conversation du côté par où ils pensent briller, à faire les honneurs de leur information ou de leur esprit.

375. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guérin, Charles (1873-1907) »

Charles Guérin soit exempte de toute tare ; il advient que, par recherche de simplicité, la langue d’ordinaire imaginée s’appauvrisse étrangement en formules abstraites et banales : Tristesse de l’esprit qui dissèque les lis Pour qui la volupté ne fut pas la luxure… Mais ces défaillances sont peu fréquentes et jamais elles ne vont jusqu’à altérer gravement l’eurythmie générale d’un poème.

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