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744. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Tout le reste de son œuvre a sombré. […] C’est dans son œuvre qu’il y a le moins de déchet. […] À chacun d’eux, elle se déclare enceinte de ses œuvres. […] L’œuvre de Barrès ne périra pas. […] Il s’agit de juger les œuvres, et de mesurer les valeurs.

745. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Nous n’avons noté en passant l’article sur l’œuvre de Boisserée que pour prendre acte de la vocation et signaler en tous sens les aptitudes diverses. […] Thiers à l’entreprendre, et qui, le voyant ensuite si bien attaquer l’œuvre, y renonça lui-même avec une parfaite bonne grâce. […] Une simple teinture, à lui, ne lui suffisait pas ; il veut, en tout, mettre la main à l’œuvre, sonder du doigt les arcanes. […] Nous voici au moment où commence l’œuvre pratique de M. […] Il serait difficile d’ailleurs, dans une œuvre qui ne vise pas aux tableaux et qui forme un tout vivant, de trouver de ces morceaux à citer si fréquents en d’autres histoires.

746. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

Le poète dramatique n’est lui-même qu’un historien qui commence où l’annaliste finit ; il raconte ce qui s’est accompli dans ce secret des cœurs, où les passions consomment leur œuvre et où l’annaliste ne pénètre pas. […] Il en est bien autrement des œuvres de Corneille et de Racine. […] On l’a appelé le grand Corneille, comme on a appelé Louis XIV Louis le Grand, autant pour la grandeur de leurs œuvres que parce qu’ils ont aimé avant tout le grand. […] Malgré bien des fautes, l’ensemble de son œuvre théâtrale ne laisse pas d’être imposant. […] L’œuvre de Ducis ne valait pas tout ce dépit.

747. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

Chose étrange, c’est cette gloire qui a fait sombrer son œuvre. […] Ces quarante-huit acheteurs ont sauvé la vie à l’œuvre de Shakespeare. […] Ces submersions des œuvres de la pensée, inévitables avant l’invention de l’imprimerie, sont impossibles à présent. […] Le manuscrit était périssable, et emportait avec lui l’âme, l’œuvre. L’œuvre, faite feuille d’imprimerie, est délivrée.

748. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

L’auteur de L’Éducation sentimentale doit avoir, pour les œuvres qui sortent si lentement et si péniblement de lui, cette maternité idolâtre qu’augmentent encore la durée et la difficulté de la gestation chez les mères. […] Montrez-moi une idée qui ne soit pas une chose physique dans ses œuvres ! […] Lorsque Perrault écrit ses Contes de fées, il fait œuvre beaucoup plus virile que Flaubert en faisant les siens. […] Et il n’y a qu’une littérature décrépite aussi et chinoise qui puisse accepter comme l’œuvre d’un Art sérieux ses calembredaines d’aujourd’hui ! […] Comme on le voit, d’ailleurs, ce n’est pas là un grand nombre d’œuvres ; mais elles lui ont autant coûté de travail et de peines que si elles avaient été plus nombreuses.

749. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre quatrième. L’expression de la vie individuelle et sociale dans l’art. »

Il est très difficile de définir scientifiquement la vie, même en ses manifestations les plus infimes, à plus forte raison la vie mentale et morale que l’artiste s’efforce de nous rendre présente dans ses œuvres. […] C’est en partie d’après cette esthétique que sont écrits les Martyrs, cette œuvre tant admirée par Flaubert et vieillie un peu vite. […] Le véritable artiste ne doit pas voir et sentir les choses en artiste, mais en homme, en homme sociable et bienveillant, sans quoi le métier, tuant en lui le sentiment, finirait par ôter de ses œuvres la vie, qui est le fond solide de toute beauté. […] L’intelligence peut seule exprimer dans une œuvre extérieure le suc de la vie, faire servir notre passage ici-bas à quelque chose, nous assigner une fonction, un rôle, une œuvre très minime dont le résultat a pourtant chance de survivre à l’instant qui passe. […] La curiosité, l’attrait de l’inconnu jouent un grand rôle jusque dans l’attrait excité par une œuvre d’art.

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