On a compris qu’un Roi imbécille, sottement disposé à croire le premier qui lui parle ; qu’une Princesse indéfinissable, occupée sans cesse à gémir & à hésiter ; qu’un Amant enthousiaste qui ne sait ni ce qu’il dit ni ce qu’il fait ; que des Prêtres en délire qui ne se rencontrent que pour disputer & s’injurier ; que des incidens accumulés sans vraisemblance & sans nécessité ; que des Scenes déclamatoires absolument décousues, étoient le comble du ridicule.
Des sentimens nobles & fermes, l’amour de la Patrie, le triomphe des Arts, le danger du vice, le tableau des vertus, la terreur du crime, l’amour de l’humanité, &c. ne sont-ils pas des sujets capables d’occuper comme d’embellir la Scene ?
Des violentes passions, Qui la tenoient enveloppée, Comme d’un dédale échappée, A bien régler ses actions Elle est seulement occupée….
Buffier, Restaut, la Touche, Wailli, & quelques autres, ont composé des Grammaires qui se réduisent à l’exposition des regles du discours : celui-ci, moins occupé du mécanisme des Langues, que de leur génie particulier, en a fait, pour ainsi dire, l’anatomie ; & c’est en les décomposant, qu’il en a expliqué les premiers principes.
Mais s’il demande à quel emploi Tu m’as occupé dans le monde, Et quel bien j’ai reçu de toi, Que veux-tu que je lui réponde ?
Occupé toute sa vie d’autres travaux, et sans titres d’aucune espèce pour parler de littérature, si malgré lui ses idées se revêtent quelquefois d’apparences tranchantes, c’est que, par respect pour le public, il a voulu les énoncer clairement et en peu de mots.