Mais en vérité les poètes n’ont que faire des arguments des psychologues, quand ils possèdent l’intuition, don merveilleux plus sûr que toute science, qui leur révèle ce que l’observation leur viendra confirmer. […] Elle songe qu’elle fut une petite fille, puis une fillette aux tresses pendantes, jeune bourgeoise qu’à travers la ville sa bonne accompagnait pour garder son innocence, et que ni des fillettes devenues grandes, ni des jeunes bourgeoises émancipées par le mariage, on n’attend pareille clairvoyance dans l’observation des réalités. […] Qui de nous ne pourrait retrouver, dans ce magnifique répertoire de souvenirs que crée une expérience personnelle subordonnée à l’observation, quelque figure s’apparentant à l’héroïne de Mme Henri de Régnier ? […] Aujourd’hui les travaux des psychologues, fondés sur l’observation directe de la vie, sur l’éveil de la conscience chez l’enfant, et trouvant d’ailleurs leur meilleure justification littéraire dans l’épanouissement romantique du dix-huitième siècle, reconnaissent, dans la vie émotive, l’assise de toute personnalité, comme le tuf où l’intelligence vient plonger les racines qui fortifieront son développement. […] Voici, je pense, comment pourrait s’édifier un raisonnement qui n’apparaît pas seulement celui que tiendrait le philosophe de Franckfort, mais aussi celui de tous les esprits fondant leurs déductions sur l’observation des lois de la nature.
Les Liaisons dangereuses veulent être un livre d’observation. […] En un mot, et comme disent les médecins, on le mettrait « en observation » avant de l’admettre aux honneurs définitifs du socle ou du piédestal. […] Pour eux, certes, les vérités psychologiques et sentimentales, dues à l’observation commune, demeurent valables. […] Boylesve pour imposer à son observation un choix toujours élégant et discret des réalités. […] L’observation de ces prescriptions n’allait pas, naturellement, sans quelques résistances.
— nous ne voyons rien que de brouillé, de confus, de flottant ; et l’un des premiers effets de ce débordement de la sensibilité est de modifier profondément l’observation de la nature et la nature de l’observation. […] C’est cependant ce qui arrive, et c’est comme si l’on disait que l’observation psychologique et morale, qui depuis cent cinquante ans avait servi de base ou de support à l’idéal classique, se change en observation sociale. […] Qu’ils écrivent pour le théâtre, comme Gresset, dont Le Méchant est daté de 1747, ou qu’ils se piquent d’être philosophes, comme Duclos, dont les Considérations sur les mœurs vont paraître en 1750, leur observation n’atteint que l’homme social, et de cet homme-là même n’essaie point d’atteindre, le fond, qu’elle suppose en tout et partout identique. […] Notre siècle semble vouloir introduire les discussions froides et didactiques dans les choses de sentiment. » Et, en effet, de la manière qu’il définit lui-même l’esprit philosophique, c’est à savoir par le goût de « l’analyse » et de la « combinaison » comment, je ne dis pas la poésie ou l’éloquence, mais l’observation psychologique elle-même y résisteraient-elles ? […] Les Époques de la pensée de Buffon. — Du goût de Buffon pour les hypothèses ; — et comment ce goût, en se combinant avec les exigences de l’observation de la nature, — et les acquisitions successives de l’étude, — semble avoir mis quelque confusion dans les idées de Buffon. — De 1748 à 1759 il fait la guerre aux « classifications » ; — qu’il sent bien qui sont artificielles ; — sans fondement dans la nature ; — comme n’étant alors que purement mnémotechniques ; — et qu’il juge de plus dangereuses, — comme risquant de ravir à l’homme la royauté de la terre [Cf. t.
Tout le séjour à Mytilène est plein de perversité et de la poésie saphique la plus étrange et la plus pleine de justesse dans l’observation de l’anormal que j’aie lue.
Ce qu’il a vu, il le peint avec une adorable vérité d’observation.
Ses Observations en général nous ont paru très-judicieuses, mais un peu trop séveres ; car si, comme il le dit lui-même dans un Ouvrage qu’il a donné depuis, les anciens Poëtes ne sauroient jamais être traduits que très-difficilement & toujours très-imparfaitement, on doit avoir de l’indulgence pour un Traducteur qui a su faire passer dans notre langue une partie des beautés de son original.