Mon frère, disais-tu, De ce sort qui nous nuit conjurons l’influence. […] Il s’assied sur le bord de sa chaise et se couche à moitié sur le bord du lit, à moitié sur la table de nuit. […] Je vois qu’on « part en voyage », comme disent les Parisiens ; mais je ne sais pas si c’est pour aller encadrer la nuit de noces entre Cannes et Monte-Carlo, comme cela se fait, ou si c’est après la nuit de noces dûment passée à Paris. […] Dans Diderot, quand l’hôtelier raconte cette triste histoire, Jacques le fataliste s’inquiète de la nuit de noces, fait une question embarrassante et nullement embarrassée sur la nuit de noces. […] Degouy, lui, ne s’est nullement inquiété de la nuit de noces.
Ils se retirent la nuit dans des tanières où ils vivent de pain noir, d’eau et de racines. […] Sa galanterie envers Junie est exquise ; il vient de la faire enlever de nuit par violence ; jamais les empressements de la politesse ont-ils mieux couvert les emportements du despotisme ? […] C’était en novembre ; il faisait une pluie battante ; les malheureux traversèrent le Missouri sur un bac et passèrent la nuit en plein air. […] Des pionniers prirent les devants, et nuit jours après les douze apôtres, le grand conseil des prêtres et seize cents émigrants passèrent le Mississipi sur la glace. […] Celui qui involontairement a tué une vache doit se revêtir de sa peau et se tenir trois mois ainsi accoutré, jour et nuit, dans son dernier pâturage.
Autrement, on marche de tâtonnements en tâtonnements, dans une nuit que le génie le plus heureux risque tout au plus d’éclairer par le mensonge. […] Il passe les nuits dans l’étude et le jour dans les imprécations. […] Au quatrième acte, nous retrouvons le roi, oubliant dans la débauche les plaisirs de la nuit dernière, éteignant dans le vin et sous les baisers d’une fille de joie les remords d’une conscience importune. […] Ainsi fit le dix-huitième siècle, quand il sentit, dans ses veines appauvries, que la folie et les nuits blanches n’étaient plus de son âge : le théâtre eut alors ses enseignements comme le jardin d’Academus et le Portique. […] Alors la poésie dramatique sera vraiment difficile ; alors il ne sera plus permis à personne d’improviser en quelques nuits le spectacle d’une soirée.
Promenade silencieuse d’un homme en soi-même, nuits amères et exaltées où s’épuisa la stérilité apparente de sa retraite. […] Cela nuit à maint détail, précieux autrement. […] Le crépuscule travaille la pierre, la nuit la sculpte, l’aube l’enjolive de ses rosées, l’aurore la peint et le soleil se lève, et la ruine tout entière, lumineuse, chante. […] Il y a là, aussi, comme un ressouvenir des Mille et une Nuits, la fantaisie d’un Haroun-al-Raschid, hypocondre et spleenitique. […] Prenons donc à la main la lampe idéale qui brûle faiblement au fond de notre nuit, et descendons les marchés intérieures avec notre ombre devant nous.
La baronne de Il ne faut jurer de rien est trop attentive à sa partie de whist ou trop occupée à chercher son peloton de laine pour empêcher sa fille de recevoir des billets doux ou de courir la nuit à un rendez-vous. […] L’esprit n’y gâte pas l’amour ; on a des passions profondes quoique vives : une femme voit un homme pour la première fois, le trouve à son goût, se jette dans ses bras ; cette même femme, si elle apprend que son amant est malade, s’échappera de sa chambre la nuit par une corde attachée à sa fenêtre, et grimpera par le même chemin dans la chambre de celui qu’elle aime : cela, treize nuits de suite. […] Lorsqu’il déclare à Mme de Rénal qu’il ira dans sa chambre, la nuit, à deux heures, il souhaiterait de toute son âme qu’on le lui défendît, et, s’il n’obéissait qu’à son penchant, il ne bougerait de chez lui. […] Il avait par devers lui le succès d’expériences multiples et décisives ; pourtant, lorsqu’il s’agit d’inoculer le vaccin de la rage au petit Joseph Meister, ce furent des inquiétudes, des doutes, des nuits sans sommeil. […] « Cette nuit, il y a eu deux assassinats.
Le 29, un gentilhomme de Mingrélie y vint de nuit avec une trentaine de gens et y mit tout en pièces. […] Il emporta ce qui me restait de vaisselle, mes coffres et mes gros meubles, et enfin tout ce que les Turcs et moi y avions laissé pour être de trop peu de prix et trop pesant ; il vint de nuit, comme j’ai dit. […] Il fut sur pied toute la nuit, à amasser le présent qu’il devait porter. […] Zampi que le jour précédent, de nuit, on avait enfoncé la porte de son église, pris ce qui y était, ouvert le sépulcre qui était dedans et emporté tout ce qu’un père théatin, demeuré au logis pour le garder, comme on a dit, avait enfermé dans ce tombeau ; qu’on avait fouillé partout, et qu’il ne restait rien d’entier que la muraille.