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446. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

C’est surtout de ce dernier point que se sont préoccupés certains artistes en nouvelles. […] Reprenons une par une les nouvelles citées précédemment. […] Je n’ai jamais lu les belles nouvelles de Balzac sans que cette comparaison s’imposât à mon esprit. […] C’est là un phénomène moral qui semble très nouveau. […] Combien de talents nouveaux il a célébrés avec une chaude générosité d’artiste !

447. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Tandis que le chef du nouveau gouvernement travaillait sur les faits, M. de Bonald travaillait sur les idées. […] À cette époque, le nouveau chef du gouvernement, en réorganisant l’Institut, en exclut la classe des sciences morales. […] L’une et l’autre se firent remarquer par la religieuse attention avec laquelle elles écoutaient ce nouveau maître. […] Peut-être un ordre de choses nouveau doit-il s’élever en France ! […] Il crut qu’une nouvelle Mantoue promettait à son règne un nouveau Virgile.

448. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VI. De l’envie et de la vengeance. »

Mais le mal que l’envieux sait causer, ne lui compose pas même un bonheur selon ses vœux ; chaque jour, la fortune ou la nature, lui donne de nouveaux ennemis ; vainement il en fait ses victimes, aucun de ses succès ne le rassure, il se sent inférieur à ce qu’il détruit, il est jaloux de ce qu’il immole ; enfin, à ses yeux mêmes, il est toujours humilié, et ce supplice s’augmente par tout ce qu’il fait pour l’éviter. […] Si la vengeance n’est pas proscrite par l’esprit public dans une nation où chaque individu existe de toute sa force personnelle, où le despotisme ne comprimant point la masse, chaque homme a une valeur et une puissance particulière, les individus finiront par haïr tous les individus, et le lien de parti se rompant à mesure qu’un nouveau mouvement crée de nouvelles divisions, il n’y aura point d’homme qui n’ait, après un certain temps, des motifs pour détester successivement tout ce qu’il a connu dans sa vie.

449. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre XI. De l’ignorance de la langue. — Nécessité d’étendre le vocabulaire dont on dispose. — Constructions insolites et néologismes »

De là la monotonie et la sécheresse du style, lorsqu’on veut mettre ses idées par écrit ; de là, lorsqu’on veut faire un effort de pensée, de sentiment, d’expression, l’emploi de tours incorrects, de mots barbares ; de là la création de tours et de mots nouveaux, que l’usage n’autorise pas. […] Je ne parle pas de ces néologismes nécessaires, qui manifestent la vie même de la langue et lui font suivre par son incessante transformation l’évolution de la pensée : si le progrès des sciences et de l’industrie, les révolutions politiques, sociales, religieuses, économiques, ont fait éclore des idées nouvelles dans le cerveau de l’homme, ont revêtu les idées anciennes d’une forme nouvelle, il est inévitable que bien des choses ne puissent être désignées par les mots anciens, et il serait absurde de s’opposer à l’admission dans le langage de ce qu’on admet dans la pensée. […] Quant au vocabulaire, il faut distinguer entre les sens et les mots nouveaux que la mode met en vogue, qui tiennent à ce qu’il y a de plus fugitif, de plus léger dans les mœurs et les idées d’une époque, et les acquisitions définitives du langage, qui répondent aux mouvements décisifs de l’esprit, et aux transformations réelles de la société.

450. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Une âme en péril »

Or, ses Nouvelles Pensées ne valent rien ; et, comme on sait, « rien, c’est peu de chose ». […] Enfin de bonnes nouvelles arrivèrent. […] Pourvu qu’il n’aille pas maintenant, pris de repentir, faire ciseler dans le pied d’un ostensoir un ange foulant sous son talon les Nouvelles Pensées et leur préface, comme fit Fénelon pour ses Maximes des Saints !

451. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Heredia, José Maria de (1842-1905) »

Comme nous, nous disons : « 1857, l’année de Bovary, des Fleurs du mal, des Poésies barbares, de Fanny », on dira seulement, mais c’est quelque chose : « 1893, l’année des Trophées », et dans un tiers de siècle, j’espère, les nouveaux me permettront de mentir un peu sur ce 1893 et sur cette apparition des Trophées, avec la grâce délicate que les jeunes gens ont tant raison de garder au bon chroniqueur devenu mûr et qui se souvient tout haut. […] La vision s’enrichit de lectures et de méditations nouvelles ; elle attire des mots colorés et sonores ; elle se vêt de pourpre, d’azur et d’or ; elle se couvre de cristaux et d’aiguilles, comme ces branches de bois mort que l’on jette dans les mines de Harz. […] Il a puisé à des sources mystérieuses et nouvelles.

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