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739. (1927) André Gide pp. 8-126

Mais puisqu’il ne le nomme point, on peut croire que M.  […] Sur ces entrefaites, son vieux père l’envoie à la recherche d’un jeune bohème du quartier latin nommé Lafcadio Wluki, et qui n’est autre qu’un fils naturel de ce vieillard ; ancien diplomate, le comte Jules-Agénor de Baraglioul avait connu la mère, demi-mondaine cosmopolite, à Bucarest. […] De ceux que je viens de nommer, il va sans dire que je conserve tous les livres qu’ils m’ont offerts. […] Il emmène en Suisse son nouveau secrétaire et une certaine Laura, femme d’un professeur nommé Douviers, qu’elle a trompé avec Vincent Molinier, autre neveu du même Édouard. […] , s’éprend de Laura (d’une façon platonique, il est vrai), mais ensuite, et sans platonisme, d’une jeune fille nommée Sarah Vedel, passe brillamment son bachot, lutte victorieusement avec l’ange, c’est-à-dire qu’il se dérobe à la discipline traditionnaliste ; il entre comme rédacteur dans un journal et semble destiné à un brillant avenir.

740. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

« … Les paysans en Normandie nomment indifféremment un mouton et un cochon, une chèvre et une vache. […] Dans les endroits les plus sublimes la langue française peut nommer, sans s’avilir, une chèvre, un mouton, une brebis ; mais elle ne saurait, sans se diffamer, nommer un veau, une truie, un cochon. […] Quant aux instruments de l’agriculture, comment pourrions-nous aujourd’hui imiter l’auteur des Géorgiques, qui les nomme sans détour330 ? […] Le même amateur des anciens ajoute : « Il me serait facile de nommer beaucoup d’anciens, comme Aristophane, Plaute, Sénèque le tragique, Lucain et Ovide même, dont on se passe volontiers357. » Parmi les poètes français, il admire froidement Corneille, Molière, Racine même, sans les goûter. […] Avant d’avoir dit sur Molière les sottises si excusables que nous te pardonnons, tu avais « morigéné Euripide à la façon d’un maître d’école », Euripide, qui dans ses tragédies n’a montré un laisser-aller plus humain, que parce qu’il connaissait les Athéniens mieux que toi, et parce que ce ton qu’il prenait était précisément celui qui convenait à son époque ; Euripide, que Socrate nommait son ami, qu’Aristote appelait le plus tragique des poètes, que Ménandre admirait, que Sophocle et la ville d’Athènes pleurèrent en vêtements de deuil.

741. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

L’assemblée, tenue pour lui nommer un successeur, parut irrégulière ; les réappellans en furent exclus ; M. […] Tel étoit l’état des choses, lorsque des vicaires apostoliques François arrivèrent à la Chine : le pape les avoit nommés & envoyés. Parmi ces personnes revêtues de caractère, étoit un prêtre des missions étrangères, nommé Maigrot. […] François I crut devoir accorder quelque chose à leur zèle : il établit une espèce de tribunal pour les affaires de la religion, & en fit président un docteur de Sorbonne, nommé Bouchard. […] Pour venger Rome & tous ses saints, il fallut la plume d’un chanoine de l’église collégiale d’Agen, nommé La Benazie.

742. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Quant à Gœthe, sans se nommer, il se fait assez connaître dans son héros. […] Parmi tous ces écrivains fameux, amis ou émules de Dante, vous ne nous avez pas nommé Brunetto Latini ? […] Vers la fin de l’année 1299, on le nomma prieur de la République. […] L’une, il ne la nomme pas ; l’autre, il l’appelle Lucie ; la troisième est Béatrice. […] L’auteur de l’Énéide fait ses études à Tolède, ce foyer de magie ; il bâtit pour l’empereur Auguste un vaste édifice qu’il nomme Salvatio Romæ.

743. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Au commencement, l’homme pose loin de lui-même son idéal ; il le concrète, il le personnifie, en fait un être sublime et beau, dont il se dit l’image, et qu’il nomme Dieu. […] Comment la littérature échapperait-elle à l’une des lois, ou peut-être même à ce qu’on pourrait nommer la loi du dix-neuvième siècle ? […] Jusqu’ici j’avais cru de bonne foi, je vous jure, qu’il n’y avait au monde qu’un seul homme (mon estime pour lui m’empêche de le nommer) qui regardât M.  […] À les en croire, cette fine fleur de poésie que les artistes s’efforcent de lui imprimer dans la reproduction des objets, et que l’on nomme l’idéal, n’est et ne peut être qu’une vaine subtilité dont les résultats sont plus ou moins puérils, et qui, en somme n’a rien à voir avec l’art. […] C’est ce qu’on nommé l’idéal.

744. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

nomme-moi député, moi, ton bienfaiteur, ton seul ami, ton frère et ton père ! nomme-moi ministre, nomme-moi tout, ce sera comme si tu te nommais toi-même !  […] Comment se nommait ma mère ? […] Cardinal se présentait… Il a été nommé ! […] Les choses qu’on nommait vertus perdent leurs formes.

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