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1167. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Enfin te rends-tu compte un peu du vaste rêve Où ton destin commence, où ton destin s’achève, Qu’on nomme l’univers, et qui flotte infini114 ? […] Les frottements de la machine, c’est là ce que nous nommons le mal, « démenti latent à l’ordre divin, blasphème implicite du fait rebelle à l’idéal. […] Un seul homme debout, qu’ils nomment le songeur, Regarde la clarté du haut de la colline : Et tout, hormis le coq à la voix sibylline, Raille et nie ; et passants confus, marcheurs nombreux, Toute la foule éclate en rires ténébreux Quand ce vivant, qui n’a d’autre signe lui-même Parmi tous ces fronts noirs que d’être le front blême, Dit en montrant ce point vague et lointain qui luit : « Cette blancheur est plus que toute cette nuit132 !  […] — Soit, répond Hugo : — « Prendre pour devoir une erreur sévère, cela a sa grandeur144. » Mais, selon lui, c’est le devoir qui, loin d’être l’erreur, est la révélation même du vrai : Regarde en toi ce ciel profond qu’on nomme l’âme : Dans ce gouffre, au zénith, resplendit une flamme ; Un centre de lumière inaccessible est là.

1168. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Mr. le Régent nomma Antoine Urbain Couttelier pour imprimer leur ouvrage ; mais ce dernier étant mort avant que d’avoir pu le commencer, & sa veuve n’ayant pas voulu l’entreprendre, l’exécution en fut confiée, par M. […] Ses réfléxions politiques lui ont fait donner le nom de Tacite de la Flandre, & ses ennuyeuses leçons de morale, l’ont fait nommer par d’autres le Sénéque moderne. […] Le savant Cardinal que nous venons de nommer a traité le même sujet ; mais il a trop pensé à plaire, & il a rabaissé la majesté de l’histoire par une pureté de style trop étudiée. […] Il me semble que notre sage de Thou ne donne guéres dans ce phœbus, qu’on prenoit autrefois pour du sublime, mais qu’à présent on nomme avec raison galimatias.

1169. (1895) Hommes et livres

Dites-moi pourquoi on nomme religieusement Saint-Réal ou Vertot, et pourquoi l’on omet paisiblement Mabillon et Montfaucon. […] Et si c’est aux environs de 1600, — non plus tard, — que se forme cet esprit général qu’on nomme l’esprit classique, qui ne voit combien prennent d’importance les écrits, même médiocres, qui nous aident à connaître l’état des idées et du goût sous le règne de Henri IV ? […] On n’avait pas besoin jadis de présenter Joseph et Marie, ni de nommer Bethléem : il fallait décliner les qualités d’Énée ou de Félismène, et faire connaître Carthage ou Tolède. […] Tous les grands manieurs d’hommes et fabricateurs de l’histoire, qu’ils se nomment Comines ou Frédéric II, ont senti une force impérieuse qui traverse les volontés et dérange le jeu des causes irrésistiblement. […] Ainsi Dieu n’est plus que le hasard, et c’est bien le nom dont Alberoni le nomme en maint endroit : et ce nom achève de vider de toute émotion religieuse la notion de la force secrète qui gouverne le monde.

1170. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé ! […] Non pas que l’on ne fasse beaucoup de romans encore, mais on n’en nommerait plus qui rivalise maintenant de succès, ni de dimensions, avec ceux de La Calprenède ou de Mlle de Scudéri. […] Je me contente en passant de nommer, parmi tant de poètes, ceux à qui nos poètes ou nos écrivains doivent eux-mêmes l’idée de quelqu’un de leurs chefs-d’œuvre. […] Si la langue ou la phrase de Pascal ont des mérites que celles de Nicole n’aient point, ne tâcherons-nous pas de les nommer par leur nom ? […] Le « bon père » des Lettres provinciales en a peu de plus réjouissantes, et c’est pourquoi je ne nommerai pas celui qui l’a trouvée.

1171. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Note »

Si nous en valons la peine, on nous nomme, on nous caractérise en deux mots, et voilà la page de notre vie dans un siècle. » Dans les temps d’orage, au contraire, « dans ces drames désordonnés et sanglants qui se remuent à la chute ou à la régénération des empires, quand l’ordre ancien s’est écroulé et que l’ordre nouveau n’est pas encore enfanté, dans ces sublimes et affreux interrègnes de la raison et du droit,… tout change ; la scène est envahie, les hommes ne sont plus des acteurs, ils sont des hommes… Tout a son règne, son influence, son jour ; l’un tombe, parce qu’il porte l’autre ; nul n’est à sa place, ou du moins nul n’y demeure ; le même homme, soulevé par l’instabilité du flot populaire, aborde tour à tour les situations les plus diverses, les emplois les plus opposés ; la fortune se joue des talents comme des caractères ; il faut des harangues pour la place publique, des plans pour le Conseil, des hymnes pour les triomphes… On cherche un homme !

1172. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Cet homme de bien et de bon conseil, que nous ne nommions pas, venait précisément de mourir le 16 juillet dernier, et aujourd’hui un écrivain lyonnais, bien connu par ses utiles et honorables travaux, M. 

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